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 |  Sujet: Pour un oui, pour un non. — Wynona
 Mer 22 Juil - 23:35 | |
| “ pour un oui, pour un non ”
Leroy, il profitait qu’il n’y ait personne pour s’installer. Il préférait quand les couloirs étaient déserts, quand il n’y avait personne pour tourner la tête vers lui en le regardant passer. Leroy, il n’avait jamais aimé avoir le regard des autres sur lui, ça le stressait, ça l’angoissait. En bon timide, il préférait quand il n’y avait que des murs autour de lui. En plus d’être assez introverti et de ne jamais aller vers les autres, il avait tendance à attirer malgré lui les regards vers sa personne. Et c’était dû à une chose assez simple : Leroy jouait du violon.
C’était son père qui l’y avait initié, lui-même ayant joué de cet instrument quand il était plus jeune. Et tout gamin curieux qu’il était à l’époque, Leroy avait immédiatement accroché, et avait persévéré, progressé dans la discipline pour finir par être vraiment bon. Aujourd’hui, le violon était pour lui un hobby comme un autre. A ceci près que ce hobby faisait irrémédiablement tourner les têtes vers lui et sa chanson du moment.
Ce que Leroy détestait malgré lui, jamais à l’aise d’être au centre de l’attention. Alors en se baladant dans l’école, l’étui de son violon en bandoulière sur son épaule, Leroy avait surtout regardé quels endroits étaient peuplés de ses camarades pour être sûr d’en être le plus loin possible. Malgré le froid qui régnait à l’extérieur, la plupart de ses « confrères » étaient dehors à jouer, à se balancer des boules de neige et à retomber en enfance, ce qu’il aurait volontiers fait s’il avait pu s’intégrer et communiquer dans une équipe.
A la place, il avait arpenté les couloirs pendant un bon moment, se rendant aussi invisible que possible aux yeux des quelques personnes qu’il pouvait croiser. Il était certain d’avoir croisé le prof de chimie, celui qu’il avait eu l’année précédente, et une autre prof aux cheveux bleus, qu’il était dur de ne pas rater.
Finalement arrivé à une portion de couloir totalement déserte, et n’entendant aucune voix alentour, Leroy avait décidé que ce serait ici qu’il ferait sa pratique de la semaine pour ne pas perdre la main. Il avait abandonné l’idée de jouer dans sa chambre : il n’aimait pas fermer sa porte à clef, et le bruit du violon aurait amené tous les curieux attirés par les notes des arpèges qu’il faisait toujours pour s’échauffer.
Vérifiant une dernière fois qu’il n’y avait personne, il posa son étui sur le sol, contre le mur, et l’ouvrit en douceur avant d’en sortir le violon et l’archet. Il lubrifia légèrement les crins de l’archet avec le petit carré prévu à cet effet, puis cala le violon sur son épaule, et commença par jouer des morceaux appris en cours, montant et descendant dans les octaves rapidement pour s’échauffer les doigts.
La chose faite, Leroy se prit encore à vérifier qu’il n’y avait absolument personne autour de lui. Le son du violon devait tout de même bien résonner dans les couloirs vides, mais si personne ne venait, c’était que personne ne s’intéressait à cet endroit de l’école pour le moment, et c’était tant mieux.
Aujourd’hui, Leroy avait envie de jouer du Fiddler’s Green. Il avait plusieurs chansons du groupe en tête, mais son premier choix se porta sur Yindy. Il la connaissait par cœur, l’avait déjà jouée à l’oreille, c’était donc un choix tout indiqué pour commencer en douceur.
Ce fut donc après une énième vérification de la « désertitude » totale du couloir que Leroy entama les premières notes de Yindy, commençant par la même occasion à chantonner sur les paroles.
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