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 #I'll come back for you - Feat. Lorelei [EVENT]

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Yoru Kurotsuki
Yoru Kurotsuki

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MessageSujet: #I'll come back for you - Feat. Lorelei [EVENT] 
#I'll come back for you - Feat. Lorelei [EVENT] Icon_minitimeJeu 4 Juin - 17:05
#I'll come back for you



Cela aurait dû être une journée un peu comme les autres, rythmée par les chansons passant en boucle depuis l'autoradio, les roues de la jaguar glissant tranquillement sur le goudron de la route principale menant au pensionnat de Wentworth. Une journée banale où tu te serais garé à ta place, dans le parking de l'école, tu aurais même pu prendre le temps de tirer une ou deux cigarettes histoire de te remettre les idées en place, et tu te serais dirigé avec ton sac de travail jusqu'à la salle des professeurs.
En réalité, c'était ton quotidien depuis quelques années, mais aujourd'hui exceptionnellement tu regardais le paysage, derrière cette grande fenêtre vitrée, avec une certaine lassitude qui exprimait bien ta frustration. Il n'y avait pas eu de musique ce matin, tu n'avais pas même sorti la voiture, et tu te retrouvais, damné que tu étais, enfermé dans cette école depuis plusieurs jours.
On avait annoncé une tempête de neige, vous vous retrouviez à présent avec quelque chose qui se rapprochait plus d'un tsunami de flocons que d'une simple tempête; puis on vous avait prévenu que plus aucun transport ne circulait. Tu t'en étais presque décomposé sur place même si tu n'avais pas voulu montrer une once d'expression. Tu t'étais mis à penser que le monde entier t'en voulait. Mais en sachant qu'il y avait les fêtes de fin d'année dans quelques jours, tu finis par accepter ce funeste destin.

Apportant la tasse de café aux lèvres, tu avalas une bonne gorgée de ce liquide quelque peu corsé qui était censé te réveiller de ce doux cauchemar. Dehors, seules se distinguaient les silhouettes de quelques élèves ou professeurs courageux ainsi que les rares phares de voitures tentant désespérément de sortir de ce bourbier. Il n'y avait presque rien de bien vivant, un peu comme ces sombres contes d'autrefois, et cela ne te donna pas non plus l'envie de mettre le pied dehors, ne serait-ce que pour fumer une première cigarette depuis des jours. Tu te serais bien passé d'aller les chercher dans la boîte à gants, d'ailleurs. Tu avalas la gorgée en grimaçant. Le café avait refroidi plus vite que d'habitude. Pas étonnant, au vu de la température extérieur... il ne serait pas étonnant de savoir que le froid s'était infiltré à l'intérieur de ces murs mal isolés.
Te retournant pour aller déposer la tasse dans l'évier prévu à cet effet, tu fixas ton téléphone, déposé à côté de ton ordinateur portable. Il clignotait depuis un moment, peut-être encore quelques mails de la famille. Ils avaient mal digéré le fait que tu ne viennes pas aux fêtes, un peu comme un mouton noir qui ne souhaitait que donner une mauvaise image de ce fameux standing dont ils étaient si fiers. Mais tu n'y pouvais rien. Tu t'en réjouissais, quelque part. La seule chose qui pouvait te décevoir était ton incapacité à aller au bar te détendre un peu et penser à autre chose qu'à ces maudits cours. Voire, parler avec Lorelei.
Non pas que tu étais intéressé par la personne. Seulement elle était pour toi le seul éclat de cette ville, et elle n'avait pas besoin de discuter longtemps avec toi pour que tu te sentes un minimum apaisé. Bon, et puis tu avais connu des gens, tu avais connu des femmes. Tu n'avais pas besoin de ce genre de relations. Non, pas le moins du monde. Et non, tu n'étais attaché à rien d'autre qu'à ton univers, ne désirant en rien le basculer pour autre chose de si incertain et si instable.
Lavant ta tasse et ta cuiller, tu finis par les poser sur l'égouttoir avant de te retourner. Ton regard croisa le téléphone, toujours tranquillement posé à côté de l'ordinateur. Tu soupiras, fermas les yeux un court instant et finis par le prendre pour regarder tes SMS. Bon, il était vrai que tu en cherchais un en particulier, mais n'ayant pas de nouvelles, tu finis par en envoyer un. Tu avais peut-être déjà succombé à la tentation, ainsi qu'Adam avant toi.

« Beaucoup de monde avec cette neige? »

Et puis tu l'avais laissé tomber là, sans vraiment te soucier d'une quelconque réponse. En réalité, tu n'en espérais pas, tu ne pensais pas qu'elle pourrait te répondre. C'était déjà assez étrange qu'elle ait bien voulu te donner son numéro, alors que tu ne la connaissais pas plus qu'un de tes collègues. Peut-être aussi étais-tu devenu fou, peut-être trop proche d'elle? Peut-être en avais-tu juste besoin, comme un jeune adolescent en quête de compagnie. Pour toi, c'était seulement quelques justifications sans grande importance et tu refoulais bien ce que tu ne voulais pas entendre.
Tu lui devais un rendez-vous de toute manière, rendez-vous qui avait dû être annulé à cause de la neige et de ton blocage ici.
Tu rallumas l'ordinateur, tapas ton mot de passe et finis par regarder tes mails. Tu répondis à ceux qui te semblaient plus importants, tu délaissas les autres pour finalement te concentrer sur les cours que tu avais déjà préparer. Relire, corriger... voilà ton quotidien depuis quelques jours. À part discuter avec tes collègues et camarades, aider parfois certains étudiants qui voulaient profiter de ce moment pour t'avoir sous la main, et envoyer des SMS banals à Lorelei, il n'y avait certainement pas pire quotidien. Du moins, pour des vacances.

C'est alors qu'un des collègues finit par entrer rapidement, et, te voyant, sourit, appuyé sur la poignée de la porte sans vraiment pénétrer dans la pièce.

-Hé, Kieran! Bonne nouvelle, le chasse-neige passera demain devant l'école. On pourra sortir de là!

Tu avais relevé la tête, soupirant.

-Eh bien, il était temps! Merci pour la nouvelle!


-Tellement! Je vais prévenir les autres.

Il s'en alla pour faire son rôle de messager. Toute la semaine défila dans ta tête, tu fus quelque peu soulagé. Oui, c'était vrai, une semaine calme au quotidien mais pas si calme que cela finalement. Quelques problèmes de chaussettes, d'ampoules allumées ou éteintes faisant la samba à leur façon, de portes ou de fenêtres claquées, de manches nouées à tout va... oui, il y avait bien un farceur dans ce pensionnat. Peut-être le trouverez-vous un jour, et tu préférais que le personnel s'y investisse au lieu de disséminer ces rumeurs de fantômes. Tu allais certainement quitter cet endroit, même si ce n'était que demain et Noël, prévu habituellement en famille, n'était plus qu'une petite fête de fortune que vous prépareriez pour la soirée. Ah, pour une fois que tu vivais un Noël loin de tous les problèmes familiaux... tu espérais seulement qu'il n'allait pas tourner en catastrophe comme les nuits dernières.
Puis alors tu pris à nouveau ton portable et tapotas rapidement :

« Au passage, bonne nouvelle : je vais pouvoir sortir de ce trou demain en journée. (si un spinosaure ne tombe pas sur le pensionnat) En attendant, ce sera une veille plutôt agitée ! »


Et d'ajouter.

« Ça vous dit de reporter le rendez-vous à demain? Sauf si vous avez à faire...? »

Puis tu calas ton dos contre le dossier et soupiras. Tes yeux de grenat, cernés de cils d'un noir profond se rivèrent sur le paysage extérieur, une nouvelle fois. Déjà la tempête s'était calmée, du moins en apparence. Mais rien ne disait qu'une autre n'était pas en préparation.


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Lorelei DeCliff
Lorelei DeCliff

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MessageSujet: Re: #I'll come back for you - Feat. Lorelei [EVENT] 
#I'll come back for you - Feat. Lorelei [EVENT] Icon_minitimeJeu 11 Juin - 18:42



i'll come back for you


Ses pieds glissent tranquillement sur le parquet de la salle du pub, ses jambes ondulent entre les tables pour atteindre celle qu’elle doit servir. Un sourire poli, un « et voilà ! » joyeux, et elle pose les deux assiettes en face de leurs clients respectifs, un « de rien, n’hésitez pas s’il y a quoi que ce soit », et la voilà repartie, entre les tables, replaçant une chaise ou deux au passage, son plateau rond sous le coude, elle retourne derrière le bar, sa queue de cheval impeccable se balançant de gauche à droite derrière sa nuque. Elle dodeline machinalement de la tête en posant le rond de PVC gris marbre sur le bar. Elle a une chanson dans la tête depuis la veille au soir.
Dans sa poche, son portable vibre, mais elle n’y fait pas plus attention que ça. Elle nettoie le bar et va prendre d’autres commandes. Dans leurs bottes à talons, ses pieds foulent tranquillement le parquet, elle attrape le stylo noir dans la poche arrière de son jean slim et elle note les commandes, hoche la tête en souriant et passe jusqu’en cuisine, déposer le bon et annoncer ce que les clients ont pris.

Malgré le temps et la neige, il y a aura toujours des habitués au pub. Le Dragon d’Eau ne se vide complètement qu’au moment de la fermeture, et même si les clients ont du mal à sortir de leur lit le matin, il y a toujours au moins le cuisinier et un des serveurs prêts pour les accueillir quand ils arriveront. Elle replace une mèche chocolatée derrière son oreille, lève les doigts le temps de la repiéger dans l’épingle à cheveux qui maintient sa coiffure à un haut niveau de perfection depuis le matin.
Lorelei est toujours tirée à quatre épingles, même dans son jean et avec son col roulé vert tilleul. Il est encore tôt. La plupart des clients prennent le petit déjeuner.

Elle salue le cuisinier et repasse derrière le bar. Elle prend rapidement un verre d’eau, puis commence à essuyer ceux qui ont été fraîchement lavés pour les ranger. Elle vérifie le stock pendant qu’elle y est. Il est encore tôt pour servir de la bière, alors elle profite que la salle soit calme pour être sûre qu’elle a tout ce qu’il lui faut derrière le bar. Elle est rarement de service en journée, seulement le mercredi. En compensation, elle ne bosse pas ce soir.
Finalement, elle attrape son portable dans sa poche et regarde le message. L’expéditeur lui arrache un sourire.  Kieran. Un habitué du pub, un vrai. En général, il vient traîner le soir, en fin de semaine, avec un collègue à lui. Récemment, elle lui a donné son numéro, il lui a donné le sien. Ça égaie parfois les journées un peu trop longues à cause de l’hiver, de lui envoyer un message. Il lui demande s’il y a du monde malgré la neige.
Elle sourit un peu plus, et ça n’a pas dû échapper à la grand-mère qui sirote son café dans un coin de la salle.

On a la visite des habitués qui ne sont pas bloqués par la neige, oui.


Elle verrouille ensuite son portable et la remet dans sa poche, retournant à la tâche qui l’attend. Deux heures plus tard, un des serveurs entre en lui adressant un signe de la main. Elle le lui rend. Elle aime bien Cecil, il a toujours un sourire pour tout et n’importe quoi, toujours une blague idiote à raconter, et quand il râle, c’est toujours au second degré. Il travaille ici depuis plus longtemps qu’elle. Et quand il s’agit de faire n’importe quoi pendant la soirée karaoké, il est toujours là pour l’épauler dans ce projet.
A deux au travail en salle, les tâches prennent moins de temps. Le peu de client qui a décidé de venir trouver un refuge chaud au pub est rapidement servi, rapidement débarrassé, et pour tromper l’ennui, avec l’aval du cuisinier et patron du pub, Lorelei et Cecil lancent la chaîne du karaoké, qui peut accessoirement distribuer un peu de musique dans la salle pour autre chose.

Les deux larrons en foire se mettent vite à chantonner. Derrière le bar, ou avec son plateau dans les mains, Lorelei ne se gêne pas pour esquisser quelques pas de danse en allant servir les clients. Au pub, tout le monde a l’habitude des numéros de ce genre, surtout quand Cecil est dans le coin. C’est une manière comme une autre de tromper l’ennui. Et c’est un pub. Un pub est toujours plein de rires, de musique et de discussions animées.
Tant que le reste de l’entreprise fonctionne, personne n’a vu d’inconvénient à travailler en dansant. Avec l’avancée de la journée, certains clients partent, d’autres arrivent, et certains sont campés là depuis le matin.

Son portable vibre à nouveau dans sa poche. Quatre fois. Elle a reçu deux messages. Elle termine d’essuyer une table et remet les chaises avant de dire à Cecil qu’elle prend une pause, et elle va dans l’arrière-salle pour se laisser tomber sur le canapé, en prenant son portable.
Deux nouveaux messages. De Kieran. Il pourra sortir le lendemain, c’est une bonne nouvelle. Il lui propose de remettre le rendez-vous annulé à cause de la neige au lendemain. Elle soupire un peu. Demain, elle travaille. Le soir, certes, mais elle travaille. Il est rare que le pub ferme.

Je vous aurais bien dit oui,  mais je travaille demain.


Elle envoie le message, réfléchit un peu, puis en tape un autre.

Ceci dit, vous pouvez toujours venir me voir au pub. C’est la soirée karaoké demain, mais je pourrai trouver le temps de discuter avec vous.


Et puis avec un sourire, elle ose un troisième message.

Que diriez-vous de nous tutoyer ? J’ai l’impression d’être une vieille avec vos “vous”.




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Yoru Kurotsuki
Yoru Kurotsuki

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MessageSujet: Re: #I'll come back for you - Feat. Lorelei [EVENT] 
#I'll come back for you - Feat. Lorelei [EVENT] Icon_minitimeDim 26 Juil - 22:12
#I'll come back for you



Ce fut certainement l'une des rares fois qu'un sourire puissamment doux et délicat étira tes lèvres sévères de chaque côté de ton visage. Ce dernier, habituellement froid et hermétique, aux mimiques distantes et plutôt mystérieuses malgré les sourires factices, se revêtit d'une figure étrange à laquelle personne n'avait jamais assisté, un peu comme une histoire dont on révélerait les coulisses mais pas trop. Outre la pie chapardeuse qui venait piquer de temps à autre les quelques miettes éparses d'un goûter matinal, sur le rebord de la fenêtre, personne n'avait eu l'occasion de t'y surprendre. Mais serait-elle assez intelligente pour comprendre que ce costume sombre et glauque ne t'allait que lorsque tu étais en profession? Savait-elle distinguer ton être le plus profond et l'amas de souvenirs que tu accumulais pour te protéger de ce monde?
Ses pupilles, du moins, reluisaient à la lueur de l'écran de ton téléphone que tu avais repris, et elle s'envola à ton mouvement, comme effrayée par un quelconque corbeau. Tu y ressemblais, à ces bêtes. On t'en avait souvent fait la remarque : pas seulement parce que tu en avais l'attirail, mais la réflexion et l'intelligence dont tu faisais preuve avaient des airs aussi effrayants que ceux de ces volatiles voraces et rancuniers.
Tu étais déçu, tu ne pouvais l'inviter encore demain. Passer serait pour toi une bien maigre récompense, cependant cela pouvait égayer ton envie de sortir de cette prison plutôt étroite et à laquelle tu voulais faire faux-bond. Dans ces cas-là tu priais pour que ce chasse-neige passe assez tôt, que tu puisses déblayer la voiture et repartir l'esprit serein.
Rassemblant tes dernières copies et tes affaires, tu réunis le tout dans une de tes fameuses chemises avant de les ranger dans ta sacoche. L'ordinateur terminait à peine de nettoyer le système que tu en fermas le couvercle et le rangea à son tour dans la sacoche. Le portable en main, tes affaires dans l'autre, tu t'étais levé et tu étais sorti de la pièce. Il ne restait plus que quelques cours à peaufiner avant de finaliser le rassemblement de tes affaires.


Le lendemain aux premières heures, le chasse-neige était passé avec peine, ayant balayé et raclé comme il pouvait le sol campagnard qui ceignait l'université. Tu n'avais presque pas dormi de la nuit, plutôt agitée par ce manque que t'infligeait la distance avec ton appartement et Nougat qui devait certainement s'impatienter. Cela faisait maintenant un moment que tu attendais qu'il descende dans la petite pente menant en ville. Tu regardas ta montre. Il était beaucoup trop tôt : tu décidas de prendre une bonne tasse de café et de quoi remplir momentanément l'estomac serré qui se tordait en toi. Au loin, le manteau neigeux se divisait déjà par le passage des phares lumineux et intenses du chasse-neige.
Si la plupart de tes collègues avaient été attristés que le blocage prenne fin de cette façon, toi tu n'étais que plus motivé encore à sortir de ce taudis délabré. Il n'y avait peut-être pas pire pour te retenir, c'est que, contrairement à certains, en plus de ne pas apprécier la plupart des collègues tu avais une vie totalement hermétique à tout échange social – sauf exceptions. Et vivre avec des personnes que tu n'aimais pas était contraire à tes principes de vie, autant pour ton bien-être personnel que pour ces personnes. Il te restait cependant beaucoup à faire, notamment rassembler tous les élèves pour les faire partir en fonction des classes, les compter et être certain qu' aucun ne manquerait à l'appel, qu'aucun n'était malade et que tout le monde disposait d'aide pour rentrer. Certes le chasse-neige ne viendrait pas spontanément en aide à ceux qui vivaient à plus de trois heures de train, mais la grande majorité de ceux qui étaient proches d'ici pouvaient rentrer le cœur léger. Les autres disposeraient à coup sûr des rares professeurs à ne pas pouvoir rentrer, ou de ceux qui vivaient en dortoirs.

Les élèves qui ont été appelés en 1A, 2A, 2B, 2C – n'oubliez rien ici, vérifier à nouveau vos affaires et mettez-vous en rang par deux en fonction des classes. Les autres, suivez les directives des surveillants attachés.

Tu avais pris le temps de vérifier qu'ils étaient tous bien, qu'ils n'avaient rien oublié. Que quelqu'un viendrait les récupérer ou les attendait à leur arrivée. La plupart devait rester, mais ils étaient sous bonne surveillance. Et puis, après de nombreux préparatifs et une journée bien chargée, tu pus rentrer chez toi.
En arrivant, ce fut Nougat qui te fit la sérénade et aussi la technique du passage à la broyeuse; elle refusa de toi par la suite, toutes les caresses que tu lui prodiguais habituellement, durant au moins une bonne semaine. Outre cela tu redécouvris le plaisir de rentrer chez soi après un dur labeur, comme si tu étais parti vers des contrées éloignées aux marches fastidieuses. Tu avais pris le temps de mettre de la musique sur la chaîne aux énormes enceintes encadrant la télévision et tu t'étais mis à ranger soigneusement tes documents et ton ordinateur à leurs places. Pour toi cela clôtura une bonne poignée de jours à tourner en rond dans un pensionnat aussi sombre et glauque que ce que tu dégageais, mais cela ne voulait pas pour autant dire que tu aimais ce genre d'endroits.
Rapidement cependant, tes pas s'étaient dirigés vers la salle de bain. Tu avais défait cette masse de vêtements qui d'habitude te plaisait, en ayant conscience de la charge que tu défaisais de tes épaules au fur et à mesure que tes doigts enlevaient le veston, la chemise et le pantalon. Pour toi ce fut un nouveau souffle, une nouvelle vie. Tu respiras tout ton aise devant le miroir au-dessus du lavabo, passant une main longuement affairée jusqu'ici sur ta nuque endolorie; c'est les yeux fermés que tu soupiras, appuyé de l'autre main sur le lavabo, avant de les rouvrir délicatement pour contempler cette fatigue qui avait creusé les plus fins traits de ton visage. Tu demandais combien de temps encore il te fallait pour que tu puisses enfin dormir suffisamment, sans pour autant te faire une perfusion en caféine. Délaissant tes cernes et ton teint blafard, tu donnas un dernier coup d'oeil à ton portable avant de le laisser de côté tant que tu ne recevais pas de réponses. Un pas s'était déjà fait entre vous, hier, lorsque tu lui avais dit que tu préférais le tutoiement seulement si elle te le demandait – question de politesse peu respectée de nos jours, et tu lui avais simplement confirmé que tu viendrais.

« Te sentir vieille? Qu'est-ce que je devrais dire, moi alors? »

Avais-tu lancé en dérision, avant que l'accord ne soit passé entre vous.
Tu n'étais jamais très partant pour les soirées karaoké, du moins lorsqu'il y avait du monde. Tu y assistais de loin, regardant les gens faire comme amusé par un tel spectacle. En réalité, cela détendait l'atmosphère. Tu pouvais simplement contempler les gens comme ils étaient avec leurs défauts autant que leurs qualités, sans chercher à comprendre le comment du pourquoi. Tu pouvais écouter une musique totalement aléatoire – autant en qualité que style – sans te scandaliser pour autant. Tu pouvais rester au coin du bar de longues heures durant, avec pour bruit de fond les discussions animées, les pas des serveurs et serveuses qui faisaient leurs allées et venues incessantes, le chuintement des torchons sur les tables récemment débarrassées ou la vaisselle tintant dans les éviers et les plateaux.... aucun Anglais d'origine ne pouvait renier un bar et son ambiance.

Tu fis tourner le robinet d'eau chaude et froide, tu la laissas couler un moment avant d'entrer dans la douche et de fermer la porte coulissante. Fermant les yeux, le crâne sous le jet d'eau, tu te laissas faire ainsi. Tu sentis alors l'eau couler le long de ton corps en passant par les curves droites, dures et parfois modelées de ton cou, tes épaules, ton torse, ton ventre et ainsi de suite jusque tes pieds. C'est ainsi que l'eau s'empara de tous tes maux et questionnements, qu'elle les attrapa au passage pour les faire glisser, t'en débarrasser petit à petit, comme si une main pleine de compassion t'aidait à soulager ce lourd fardeau.  
D'un coup, tu te sentis mieux, tu pris le shampoing et le savon, te massas les endroits les plus musculairement douloureux, le regard perdu sur les robinets. Tu pensais à elle encore une fois. Exceptionnellement, tu te dis que pour elle tu serais prêt à braver tes plus grands interdits pour seulement y rester et la regarder. Un souffle chaud sortit de tes narines, tu avais soupiré avec une certaine moquerie au fond de toi-même : tu te moquais de ton attitude.
Ce n'est qu'en sortant pour te sécher que tu souris plus clairement en voyant Nougat assise sur le panier à linge sale, dans le coin de la salle de bain. Elle te fixait avec ce regard qui en disait long sur ce qu'elle pensait, mais tu préférais ne pas le traduire.

Toi aussi, tu viens te moquer?

Avais-tu lancé avec une certaine touche d'humour en te séchant correctement et en commençant à t'habiller.
Oui, tu te moquais de toi et de cette attitude étrange que tu commençais à avoir. Tu t'étais toujours dit qu'Éléanor aurait gagné, qu'elle aurait réussi à te détruire au point que tu ne puisses jamais plus ressentir quoi que ce soit pour aucune autre humaine, à défaut d'elle. Tu t'étais dit que grâce à elle tu serais devenu pêcheur et avec ta barque luxueuse et bien dorée, tu serais aller attraper de la perche à mains nues et tu les aurais fait miroiter devant tes meilleures lampes, avant de les jeter dans les eaux noires, derrière toi. Pourtant, même si tu avais eu tendance à faire le pêcheur professionnel et que tu aurais pu gagner une coupe si tu avais participé à un quelconque concours, face à Lorelei tu étais totalement différent.
Dès le début de votre rencontre, tu n'avais pas été aussi sec ou aussi avenant. Tu avais été toi-même. Et rares étaient les fois où tu l'assumais.
Lorelei avait ce charme fou qu'ont les Londoniennes ou certaines Parisiennes lorsqu'elles se préparent à un rendez-vous galant. Sauf qu'elle, elle avait toujours cette mine charmante, cette gaieté de cœur qu'elle offrait à qui bon voulait et à qui bon entrait dans son petit bar. Elle avait parfois des petits pas de danse qui rythmaient ses paroles, sa silhouette. Elle avait ces cheveux délicats qui flottaient dans ses mouvements, tel un papillon lors de son envol. Elle avait des doigts aussi fins que son sourire. Et c'est en faisant toute cette accumulation de détails et cette comparaison dans ton cerveau fatigué, que tu te sentis d'autant plus idiot. Tu savais que tu avais été happé.

Regardant la bague poussiéreuse dans un tiroir de la commode, une fois vêtu de la tête aux pieds, tu finis par soupirer et refermer le tiroir. Tu avais pour une fois envie de croire que sa malédiction avait été contrecarrée et que tu pouvais vivre comme bon te semblait pour le restant de tes jours. Pour l'heure, il fallait aussi que tu te décides enfin à sortir de ce cocon que tu t'étais créé, que tu abandonnes ton métier de pêcheur et que tu t'installes enfin, définitivement. Peut-être alors certains seraient heureux de voir que tu n'es pas totalement perdu?

C'est sur un miaulement de Nougat que tu terminas ta préparation, que tu enfilas un trench-coat épais noir, des gants fourrés de la même teinte et relevas le col sur la nuque, une écharpe rayée grise et noire sur la gorge. Tu éteignis la chaîne-hi-fi et déposas la télécommande sur le comptoir.

Bon, tu resteras sage, hm? À toute, ma belle!

Tu lui caressas rapidement derrière l'oreille, attrapas tes clefs, ton téléphone et sortis.
Lorsque tu arrivas devant le bar, tu étais pile à l'heure, comme d'habitude. Tu étais quelqu'un cadré sur les horloges, sur les aiguilles, même. Tu détestais tellement être en retard, qu'arriver vingt minutes à l'avance était devenu pour toi une religion sacrée. Mais pour une fois tu ne voulus pas te montrer pressé, tu voulus détendre un peu cette masse contractée depuis le blocage au pensionnat, tu voulus lui montrer qu'il n'y avait pas que ce maudit professeur maniaque et lugubre que tu ne le montrais. Cette image avait beau avoir ses avantages, notamment lorsqu'il s'agissait d'afficher un air mystérieux, il n'était pour autant pas aussi pratique lorsqu'il s'agissait de véritablement s'approcher d'une personne.

La sonnette tinta, tu saluas tranquillement avant de t'installer à ta place habituelle, à une table au fond du bar et collé à un mur, le mur opposé à la fenêtre donnant sur la rue. Tu ne savais pas tellement si vous auriez l'occasion de parler tous les deux, si vous pourriez raconter des histoires ou discuter de tout et de rien. Tu ne savais pas si elle avait prévu autre chose pour le lendemain, si elle se laisserait tenter par quelques paroles tout droit sorties de tes lèvres charmeuses. Mais tu savais quand même y faire, alors tu étais assez détendu. La seule préoccupation qui te rongeait, en plus de ce que tu allais commander, était celle de ne pas pouvoir lui adresser une seule parole jusqu'au lendemain. Et s'il fallait forcer quelque peu le cours des événements, tu n'allais pas t'en priver.
Et puis c'est en relevant quelques secondes ton nez du petit écriteau que tu la vis. Pour toi ce fut comme si des années s'étaient écoulées depuis la dernière fois. Sans changer spécialement elle avait quelque chose de plus : peut-être la séparation avait-elle accentué cette différence? Du moins, elle était toujours aussi joviale et avenante avec les clients. Elle répondait toujours aimablement, et elle s'était faite vraiment coquette aujourd'hui. Peut-être était-ce que tu ne l'avais jamais remarqué?... tu souris. Lorsqu'elle s'approcha de toi, tu ne pus t'empêcher de garder ton regard sur elle.

Je ne suis pas venu trop tôt, j'espère?



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Lorelei DeCliff
Lorelei DeCliff

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MessageSujet: Re: #I'll come back for you - Feat. Lorelei [EVENT] 
#I'll come back for you - Feat. Lorelei [EVENT] Icon_minitimeMar 28 Juil - 21:57



i'll come back for you


Elle a passé un certain temps devant la glace, encore ce matin, Lorelei. Et c’est comme tous les matins. Elle a pris le temps de se préparer, et d’être impeccable, comme tous les jours. Elle est comme ça, Lorelei, toujours tirée à quatre épingles, même quand elle ne met qu’un minimum de maquillage, une touche de correcteur pour masquer les minuscules cernes qui peuvent parfois se loger sous ses yeux. Comme tous les matins, Lorelei, plantée devant le miroir de sa salle de bain, elle a enroulé ses cheveux autour d’une baguette, elle a réussi à créer ce chignon impeccablement rond sur sa nuque et l’a coincé pour la journée avec quelques épingles.
Elle ne se maquille jamais beaucoup, elle met juste un peu de mascara pour allonger ses cils, elle n’est pas très adepte du rouge à lèvres en dehors des grandes occasions. Elle se contente d’un baume hydratant qui donne un effet irisé à ses lèvres et c’est déjà très bien comme ça. Lorelei, elle passe du temps dans la salle de bain mais elle arrive toujours à optimiser la chose et à ne pas y passer plus de temps que n’importe qui d’autre.

Et comme à chaque fois, elle a passé la journée avec sa grand-mère, parce qu’elle n’a que les services du soir, au pub, Lorelei. Parfois, elle fait un service le matin, pour dépanner, mais elle a raflé tous ceux de la soirée, ceux où les gens viennent et où les discussions sont intéressantes. Alors aujourd’hui, elle est restée avec sa grand-mère, elles ont fait comme tous les jours, elles ont profité d’être motivées pour faire un grand ménage dans tout l’appartement, elles ont décidé qu’elles allaient faire des gâteaux parce qu’elles n’avaient rien de mieux à faire après avoir tout astiqué de fond en comble.
Elles avaient choisi les recettes qui les tentaient le plus et s’étaient attelées à la tâche, riant, papotant, de tout et de rien comme à leur habitude. Lorelei avait été contente que le sujet d’un certain client du pub ne revienne pas sur le tapis, elle n’avait pas eu envie d’en parler aujourd’hui.

Et puis quand est venue l’heure de travailler, Lorelei s’est préparée. Elle a mis son écharpe, son trench, elle a chaussé ses bottes cavalières à talons de cinq centimètres, elle a embrassé sa grand-mère puis elle a boutonné son manteau, noué la ceinture, et pris son sac où elle range toujours un miroir de poche, un mascara de secours et son traditionnel baume à lèvres, très utile en ces temps de froid quasi polaire qui ont rendu la gare totalement inutile jusqu’à un éventuel dégel du printemps.
Elle est tranquillement partie vers le pub, Lorelei, elle a marché comme à son habitude, sans se presser, bien au chaud dans son manteau, rajustant simplement son écharpe de temps à autres, guettant la vibration de son téléphone, ayant complètement oublié que c’est elle qui n’a pas répondu depuis la veille, depuis qu’elle a reçu ce message de Kieran, un message doté d’un humour qu’elle n’aurait probablement pas décelé chez le professeur la première fois qu’elle l’a vu.

La première fois qu’elle l’a vu, elle l’a trouvé un peu froid, carrément austère, mais en même temps très mystérieux et elle a sans doute été la première étonnée de son côté avenant. Mais elle doit bien être honnête : ça ne lui a pas déplu. Et maintenant, elle est même un peu gênée de se dire qu’elle a en quelque sorte accepté une invitation à sortir. Enfin. Sortir. C’est vite dit étant donné qu’elle va passer sa soirée à travailler, mais elle n’a pas non plus totalement décliné la proposition de Kieran.
Elle qui a toujours été du genre à prendre les devants et qui tenait tête à son père qui faisait fuir tous ses petits amis, elle est aujourd’hui plus sage et attend de voir ce qu’il va se passer pour être sûre de ne pas se précipiter.

Quand elle arrive au bar, elle est tout de suite enveloppée par la musique qui sort des enceintes installées pour la soirée karaoké. Elle traverse la salle, se rend aux cuisines où elle salue tout le monde puis passe dans le vestiaire où elle retire son manteau, son écharpe, pose son sac, et revêt le tablier bleu marine, symbole du pub, avec son dragon celte floqué au niveau de la hanche droite.
Elle passe directement en salle après, Lorelei. Elle attrape un carnet de bons, un stylo, et elle passe prendre les commandes pour l’heure qui suit, faisant des allées et venues entre la salle et la cuisine, portant des assiettes, pleines ou vides, remerciant les clients avec un sourire, leur souhaitant une bonne soirée, s’amusant de voir les petits hardis qui vont choper le micro du karaoké pour chanter.

Entre deux commandes, elle s’incruste pour esquisser quelques pas de danse, perchée dans ses bottes à talons, puis elle repart travailler, dodelinant de la tête au rythme des chansons qui passent.
Au bout d’une heure passées dans la routine du pub qu’elle aime tant, elle voit Kieran arriver, du coin de l’œil, encore occupée à prendre une commande qu’elle file transmettre à la cuisine, annonçant clairement le menu demandé par les attablés, puis elle attrape machinalement une carte qu’elle cale sous son bras avant d’aller voir la table où s’est installé le professeur.

En arrivant, elle lui sourit, fait un léger mouvement de la tête comme pour replacer une mèche derrière son oreille, chose totalement dérisoire puisque son chignon tient toujours avec la même mine impeccable.

« Trop tôt ? Le temps que je termine de bosser, tu serais arrivé trop tôt quelle que soit l’heure ! »

Elle rit un peu, Lorelei, elle le taquine. Avec facilité, comme elle a l’habitude de le faire avec n’importe qui. D’un geste vif, elle pose d’abord la carte sur la table avec le même sourire aimable, puis, elle retire le carnet de bons de la poche arrière de son jean d’une main, appuie sur le bouchon du stylo pour faire sortir la mine et se prépare à noter ce qu’il pourra lui demander pour attendre que le plat qu’il aura choisi arrive.

« Je te sers quelque chose le temps que tu choisisses et que ton plat sorte de notre cuisine surchauffée et en ébullition ? »




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