Nous sommes mercredi, les activités de clubs n’ont pas encore commencé ce qui laisse l’après-midi à flâner nez au vent. Llew ne sait d’ailleurs pas quel club il va bien pouvoir intégrer. De sport ? Il n’est pas si bon que cela, il est moyen. A part l’équitation mais il n’y aucun moyen d’en faire à des kilomètres. D’art, ce serait fragiliser l’iceberg bien que cela lui ferait bien envie. Mais il ne peut pas pour la raison citée plus haut. Les autres clubs scientifiques ou de littératures ne le tente pas plus que ça. Reste la nomination du conseil des élèves même s’il n’a pas beaucoup d’espoir dessus. On peut toujours rêver, espérer qu’on le nomme là-dedans par l’opération du Saint Esprit. Si cela se trouve, la drôle de prof aux cheveux bleus va se souvenir de lui à ce moment-là. Déjà qu’elle lui a tenu la jambe pendant vingt minutes sur son prénom qui est aussi son nom de famille à elle. Tout ça parce qu’il a trouvé LE surveillant qui l’appelle par son prénom entier. Bref, une journée comme les autres dans ce pensionnat paumé, où il ne faut pas grand-chose pour que cela devienne un événement et que cela ameute du monde. Désavantage des de ce genre de coin au milieu de nulle part. Au moins on ne demande pas pourquoi on a installé une école ici. C’est sûr, à part travailler ses cours, il n’y a au final pas grand-chose à faire, surtout l’hiver. Mais ne parlons pas de malheur.

Llew décroise ses jambes pour s’assoir en tailleurs sur le banc de pierre, tire sur sa veste d'uniforme. Pour l’instant, il fait encore suffisamment beau et chaud pour travailler en plein air. Pas besoin de la pluie pour lui pour travailler, au contraire. Cependant, sa liste de vocabulaire de français est en train de lui donner de l’urticaire et il se maudit de ne pas avoir suivi son groupe d’ami pour la partie de carte qui se profilait. Ça aurait été beaucoup plus motivant que cette fichue liste dont il apprend les mots sans les retenir, d’abord parce qu’il y a certains mots qu’il ne connaissait même pas en anglais alors les apprendre dans une autre langue, il n’en voit pas trop l’intérêt. En plus, il n’imagine même pas dans quel contexte il va les réutilisé, surtout qu’il risque de ne pas s’en souvenir à ce moment-là. Non franchement, il veut qu’on lui explique par exemple quand est-ce qu’il est censé utilisé dans une conversation le mot « frauduleusement », sans confondre le « au » en « o » et sans oublié ce punaise de « t » muet. Allez, encore un autre. « Laborieusement ». A part pour décrire sa situation actuelle, il ne voit pas non plus quand utilisé ça. Ce sont les langues, Llewellyn, et il faut apprendre son vocabulaire pour pouvoir s’en servir.

Il referme son cahier et arrache une page à la fin. Pas la peine de s’acharner, ça ne rentrera pas maintenant, peut-être plus tard. Il cherche un crayon de papier dans sa trousse posée à côté de lui , il a besoin de se changer les idées vis-à-vis de la sale note en français qu’il va se payer à sa prochaine interrogation. Il cherche une idée, un modèle, se fixe sur une fille qui arrive par le chemin. Il lui faut quelques instants pour fixer son visage fin, le poser sur un cou. Juste le buste, pour extrapoler ensuite, l’intégrer dans une illustration onirique. Il appui les contours définitifs, à la manière d’une affiche art nouveau. Il croque rapidement la jeune femme dont le regard appuyé et froid qu’il lui porte a fini par attirer son attention. Comme pris en faute, il pli la feuille et la range dans la couverture de son livre de français, cherchant quel excuse brâneuse il allait bien pouvoir lui sortir autre que le dessin, non ça, ça sera pas possible, c’est son secret . Il soutient son regard bleu, ne la quittant pas du regard .