OUVERTURE DU FORUM : recherche de staff www.
Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

Partagez
 

 Sommeil glacé | Andras

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Anonymous


Sommeil glacé | Andras Empty
MessageSujet: Sommeil glacé | Andras 
Sommeil glacé | Andras Icon_minitimeSam 14 Fév - 23:10




Sommeil glacé
feat. Andras


Le temps passait lentement. Et Mei avait beau être à la fois studieuse et frileuse, rien n’aurait pu l’empêcher d’aller s’allonger là, sur l’herbe douce du parc, pour observer le ciel. Il faisait froid, le temps tournerait sans doute à l’orage, mais avant cela, elle aurait largement le temps de rentrer, se disait-elle. Elle voulait juste s’imprégner d’un peu de sérénité et de silence. Sa première semaine à l’académie avait été très, très fatigante. Elle dormait atrocement mal ces temps-ci. Elle rêvait qu’un vide béant s’ouvrait sous ses pieds, l’avalait, puis la compressait. Ses deux peurs les plus profondes étaient ainsi réunies, celle de la chute vertigineuse et du confinement.

Elle n’avait pas prévu, bien sûr, de s’endormir là. Elle avait toujours mieux dormi de jour, mais ne comprenait pas vraiment pourquoi. Elle n’était pas l’un de ces prédateurs au rythme nocturne. Elle n’était ni belle, ni sauvage, ni dangereuse. Elle était juste la petite fille sage, l’héritière. Un oiseau en cage, aurait pensé un autre qu’elle. Mais il n’y avait pas la moindre plus petite ombre de révolte dans son cœur.

Le froid agissait comme un poison, comme un acide. D’abord, son contact était léger, une caresse sur sa peau, ses doigts un peu douloureux. Puis, quand elle dormait plus profondément, quand elle ne pouvait plus se défendre, vinrent les effets les plus dangereux. Le froid, qui n’était qu’un effleurement, se mit à presser sa chair, à s’infiltrer en elle, toujours plus profondément. Et elle ne se réveillait pas.

Bientôt, son souffle lent se fit laborieux. Son rythme ralentit, devint irrégulier, et en prenant le temps d’écouter, on pourrait entendre un très léger sifflement, signe que quelque chose obstruait en partie ses bronches, ou que le passage s’était étréci. De naturellement pâle, son teint était devenu livide. Son cœur tentait de pallier à la perte de vitesse de ses autres organes, mais il peinait.

Personne ne la cherchait. Personne ne se doutait de l’endroit où elle était allée. Elle était si effacée que c’était normal. Elle ne s’était pas fait remarquer durant cette première semaine, au contraire. Elle avait été trop intimidée, trop effrayée même, pour considérer ne serait-ce qu’un seul instant la possibilité de s’ouvrir à tous ces autres qui bourdonnaient constamment autour d’elle. Alors le temps passait, sans que personne ne sache.

La pluie se mit aussi de la partie. Elle tomba d’un seul coup, au crépuscule, trempant ses cheveux et collant son uniforme à sa peau meurtrie. Elle était là depuis des heures, de longues heures pendant lesquelles le sommeil s’était progressivement mué en inconscience. Un éclair fendit le ciel, le tonnerre gronda, mais l’orage était loin, si loin… Le ciel s’était tant obscurci que pour l’apercevoir, il fallait soit passer dans l’allée – mais qui l’aurait fait avec un temps pareil – soit regarder à travers l’une des portes de verre du hall.

Oui, qui regarderait la verrait, qui regarderait la pâle petite poupée inconsciente qu’elle était devenue sous l’impulsion de ce froid écrasant.



© Code Anéa - N-U
Revenir en haut Aller en bas
Andras Law
Andras Law

Messages : 53

Sommeil glacé | Andras Empty
MessageSujet: Re: Sommeil glacé | Andras 
Sommeil glacé | Andras Icon_minitimeMar 17 Fév - 0:36


"Mon très cher Johannes,

J'espère que tu vas bien et que tu ne te sens pas trop seul, même si je suis si loin de toi.

Depuis la rentrée, je n'ai aucune nouvelle de toi, ni par mail, ni par sms, ni par lettre. Mais je songe au fait que cela est dû à tes petits ennuis habituels. Tu devrais commencer par arrêter de te lamenter sur ton sort; et c'est ton confident et amant d'un soir qui te le dit. Tes problèmes ne se résoudront pas en pleurant. Je te connais, tu vaux mieux que des larmes et des lamentations. Redresse la tête et bats-toi. Je suis sûr que tu peux le faire."

Quel jour sommes-nous ? J'ai un peu oublié, tant pis, je le rajouterai plus tard à ce début de lettre. Johannes me manque un peu, et de ce que j'ai pu comprendre grâce à la dernière missive de mon adorable petite Jade, il est encore en train de pleurer sur sa solitude et son manque de chance dans sa vie. Je soupire, encore, en y pensant.
J'aimerais bien être à ses côtés, mais je ne peux pas être là tout le temps, nous sommes adultes, nous avons des chemins différents, des envies contraires. Il aurait voulu que je reste à Londres, mais je souhaitais tant partir ! Et j'ai bien fait, car j'aime cet endroit, cet établissement. Le cadre est idéal. Peut-être devrais-je lui proposer de venir ? Je vais y réfléchir et continuer ma lettre ultérieurement.

Se battre.
Oui, la vie n'est pas toujours tendre avec nous.
Carpe diem. Cueille le jour. Je cueille chaque instant et en profite. Je pense ne rien regretter, du moins j'essaie de m'en convaincre. Bien sûr, je regrette les moments avec Aria, plein d'amour et de tendresse, ceux passés avec Jade, plein de complicité et d'amour comme si elle était ma fille adorable et moi son père protecteur. Je repense à la fragrance de Johannes, une odeur de pin, quelque chose que j'aimais bien sentir sur sa peau délicate. Et ses yeux. Des yeux naturellement verts, quelque chose qui m'hypnotisait. Dommage qu'ils étaient souvent embués de larmes que je devais essuyer. Il n'a pas eu une vie facile, même si je ne sais pas encore tout de lui. Je sais qu'il a de la famille au Danemark, plusieurs frères, famille nombreuse, dispersée; et sans intérêt. Pour moi en tous cas. Lui seul me semblait intéressant.
Mais je parle de lui comme s'il était mort, voilà qui est morbide, non ? Toujours en vie. Oui, il est vivant. Mais j'ignore s'il va le rester...j'espère...j'espère qu'il ne songe pas à...non. Il n'en est pas capable.

L'orage. Je l'entends arriver. Je m'emmitoufle dans un chaud imperméable jaune canari pour sortir. J'aime l'orage, je ne sais pourquoi. Peut-être parce qu'il s'agit d'une force admirable de la nature ? Destructeur, mais magnifique !
Je sors donc, heureux, souriant. Le crépuscule lors d'un orage, dans le parc; mais quelle vision impressionnante ! L'eau des nuages trempant mon visage et arrosant généreusement la terre nourricière, les lumières célestes tombant sauvagement sur le sol et le bruit assourdissant des tambours dans le ciel, faisant résonner le concert cosmique dans toute la zone. J'esquisse un pas de danse. Puis un autre. Et...
Et je la vois.
Alors soudainement, toute mon euphorie disparaît.

Je suis un fou, assurément cinglé; je danse au concert de Zeus, alors que se trouve étendue une pâle créature. Une jeune fille, délicate petite élève, restant là sans bouger. Une crainte sourde m'envahit. Comment va t-elle ? Est-elle seulement inconsciente, c'est ce que j'espère ! Ne me dites pas qu'elle s'en est allée dans les bras du riche Hadès, emportée par le trop grand zélé Thanatos; cruel personnage, ne me dis pas que tu as pris sa jeune âme ? Je ne te le pardonnerai pas.

Je m'approche, anxieux. Dis-moi, petite, dans quels bras es-tu partie ? Un shinigami est-il passé te voir, ou bien tu es juste dans les bras de Morphée qui a l'air de tant t'aimer au point de ne pas vouloir te relâcher ?

Je vérifie son pouls, je suis soulagé car il bat, mais le temps presse. Je ne suis pas médecin, mais je suis sûr que vous, Docteur, serait plus efficace que moi, alors que vous n'avez pourtant aucun diplôme; si ce n'est celui du bidouillage.

Je prends la douce et légère poupée de porcelaine dans mes bras et me met à courir vers l'intérieur du bâtiment, direction l'infirmerie. Une vie suspendue peut-être à un fil d'araignée, ne tombe jolie âme, ce n'est pas le moment de sombrer. Loin d'elle, partez et allez-vous cruels shinigamis, sombre Thanatos, impassible Ankou; vous ne l'amènerez pas avec vous aux portes de l'Au-delà. Il me faut un disciple d'Asclépios; j'ose espérer que quelqu'un de compétent se trouve à l'infirmerie. Je cours, ma capuche libère mes longs cheveux d'argent, et étrangement je ne chute ni ne me prend de porte dans la tête, ni ne me coince les doigts dedans. Je porte dans mes bras une enfant douce et pâle comme la mort; je veux qu'elle retrouve ses couleurs, je voudrais que ce soit le teint rosé des jeunes filles de son âge, frais et joyeux, vivant.
Sans m'arrêter, je cours, j'arrive enfin devant la porte salvatrice, je l'ouvre et la dépose là où je peux, sur le premier lit libre que je vois; bon d'accord, ils sont tous libres, heureusement. La personne chargée de ce lieu dit qu'elle va s'occuper d'elle, je repars donc me changer, mettre des vêtements sec: jean sombre, baskets blanches et chemise à bouton rouge, petit veston noir. Je retourne voir la poupée de porcelaine, elle devrait aller mieux normalement. Et je reste tout le temps qu'il le faudra à ses côtés, jusqu'à ce qu'elle se réveille. Je m'enquis de sa santé.
Revenir en haut Aller en bas
 

Sommeil glacé | Andras

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Andras Law
» law-andras@wenworthacademy.com
» the sound of silence. — ANDRAS
» Petit oiseau tombé du nid... (with Andras Law)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
My Hero academia  :: Le manoir :: Le Parc-