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 MESS IS MINE — Kieran

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Leroy Clenan
Leroy Clenan

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MessageSujet: MESS IS MINE — Kieran 
MESS IS MINE — Kieran Icon_minitimeVen 23 Jan - 21:10




“ mess is mine ”



C’était un samedi comme beaucoup d’autres depuis que la rentrée s’était faite et que la routine des cours s’était installée. Il avait repris ses bonnes vieilles habitudes, se mettre près de la fenêtre et ne pas forcément faire semblant de noter en cours. Ses notes en maths étaient toujours aussi catastrophiques, il avait toujours cette gluante envie de disparaître quand un professeur lui demandait de répondre à une question, mais dans l’ensemble, il survivait. Il avait juste un exposé à préparer pour le cours de biologie, et aucune envie de passer à l’oral devant tout le monde.
Mais il avait, en acceptant de venir dans cet endroit, plus ou moins promis à ses parents qu’il ferait en sorte d’améliorer son cas, alors il avait mis son réveil, ce samedi matin, moins tôt que les autres jours de la semaine, mais pas trop tard non plus. Il avait embarqué son cahier, un bloc-notes, son manuel de biologie, un énième roman au cas où il voudrait juste se vider la tête, avait vérifié la batterie de son MP3 et avait doucement migré vers la bibliothèque après un petit déjeuner sommaire.

Comme tous les samedis où il osait se balader dans le pensionnat, il n’en avait rien à faire des pions, et écoutait de la musique sur son MP3. Libre à un surveillant ou à un prof de le coller pour ça, mais lui au moins, il ne s’amusait pas à courir dans les couloirs. Il n’avait ni lancé ni participé à la bataille de boulettes de papiers, apparue en salle de permanence la semaine passée. Il n’avait encore jamais été collé pour quelque motif que ce soit. Il était comme d’habitude, sage.
Silencieux, il voulait passer inaperçu mais n’y arrivait pas forcément.

En arrivant devant la bibliothèque, il dut attendre qu’elle ouvre. Il était arrivé un peu trop tôt, ou la bibliothécaire était en retard. C’était au choix. Mais il avait tout son temps, on était samedi, et cet exposé n’était que pour dans quinze jours. Il avait encore le temps de le potasser, mais il voulait déjà au moins trouver les grandes lignes. Que Vaughan ne puisse pas le saquer sur l’intégralité de son travail. Il était peut-être une quiche à l’oral mais il s’investissait toujours quand il était question de travail écrit.
Il chercha son MP3 dans sa poche pour changer de chanson, vérifia que personne n’arrivait, des fois que la bibliothécaire apparaisse, puis sortit son roman de son sac. En attendant que la bibliothèque ouvre, il pouvait bien lire ça. De toute façon, il allait passer de longues heures à se torturer les synapses avec de la bio dès que cette magnifique chose appelée bibliothèque aura ouvert.

Il ne releva la tête de son livre que quand une vague silhouette passa dans son champ de vision, quelques minutes plus tard. Il marqua la page de son livre et le remit au fond de son sac, attendant que la bibliothécaire finisse d’ouvrir pour passer la porte et poser son sac sur une des tables, près de la fenêtre. Il s’assit le temps de chercher son bloc-notes, sa trousse, et son cahier de biologie où il avait noté le sujet. Il prit le temps de le renoter sur une feuille du bloc, et la sépara du reste pour se lever et aller naviguer dans les rayonnages à la recherche de bouquins qui pourraient l’aider.
Il gardait ses écouteurs. De toute façon, il n’y avait personne à la bibliothèque pour l’instant. Il était tout juste neuf heures. Les gens n’arrivaient que vers onze heures, voire l’après-midi, ils voulaient profiter de la grasse matinée du samedi. Il aurait pu suivre ce modèle-là, mais il avait envie d’être un peu tranquille pour bosser.

Que personne ne vienne le voir pour lui demander « t’as fini avec ce bouquin ? » ou l’habituel « tu fais quoi ? » qui lui donnait toujours envie de répondre « bah je bosse, ça se voit pas assez comme ça ? » Sauf qu’il se contentait bien souvent de hausser les épaules, sans décrocher un mot, et de continuer ce qu’il était en train de faire.
Après une bonne dizaine de minutes à errer entre les étagères, il revint à sa place avec deux ou trois livres supposés l’aider dans le montage de ce maudit exposé. Il se réinstalla tranquillement, jetant un regard à la bibliothécaire qui pianotait presque rageusement sur son clavier.

Il ouvrit le premier livre et commença à chercher, posant machinalement son MP3 sur la table. De toute façon, il n’était écrit nulle part dans le règlement qu’il n’avait pas le droit d’écouter de musique dans la bibliothèque, et il supposait que tant qu’il gardait ses écouteurs et que ça ne gênait personne, il pouvait bien se le permettre.


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Yoru Kurotsuki
Yoru Kurotsuki

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MessageSujet: Re: MESS IS MINE — Kieran 
MESS IS MINE — Kieran Icon_minitimeJeu 29 Jan - 0:22
#Mess is mine


Un léger son de musique classique pour se réveiller en douceur, les mains tournant le volant et parfois déplaçant la boîte de vitesse, tu profitais du seul moment de répit qui t'était donné et accordé de toute la journée. Et c'était bien au volant de ta voiture que tu avais ce répit, fredonnant la chanson numéro six du CD de Vivaldi, précisément ta préférée car en plus d'être la première de l'été, elle était celle qui t'avait permis de penser à autre chose que tes problèmes conjugaux et familiaux. Non vraiment, la première de l'été des Quatre saisons. S'il y avait bien quelqu'un qui ne connaissait pas ces musiques, plutôt culte, tu t'arracherais directement les cheveux. Peut-être même en ferais-tu une torture universelle. Et puis, météo, infos... il n'y avait rien de pire pour griser ta journée, déjà bien chargée.
Ce matin tu avais encore un peu de temps pour t'attarder sur tes cours, les peaufiner, améliorer tes connaissances – pourtant si vastes déjà, tu n'avais pas cours directement. Tu préférais faire un saut à la bibliothèque, encore emprunter deux ou trois livres qui te serviront pendant les moments les plus cruciaux de ton existence ( comme lorsque tu surveilles les examens ), et peut-être même une idée de livre de recettes comme il y en a tout au fond, dans un petit coin. Non pas que tu n'avais plus d'idées... mais tu séchais totalement. Et se faire de la cuisine pour soi-même, il n'y avait rien de pire.
C'est toujours dans le rythme des Quatre saisons que tu garas ta berline noire à sa place, dans le parking des professeurs. Trente minutes de route pour atteindre le pensionnat, toi qui vivait dans le village le plus proche car tu préférais ces trente minutes de route plutôt que de dormir dans un dortoir. Non, tu n'avais pas confiance en la salubrité des lieux. Ni même en l'intimité tant vantée en début d'année. Et puis franchement, tu préférais être seul, d'autant plus pour certaines activités.
Tu chantonnas encore lorsque tu coupas le contact et sortit de la voiture, sac en main. Fermant la porte et appuyant sur le verrouillage, tu profitas pour sortir une cigarette de ta boîte à cigarette, la cala entre tes lèvres et l'alluma à l'aide de ton briquet, qui retrouva vite l'intérieur de ta veste. Une bonne cigarette pour se réveiller, et tu étais reparti.

Au passage, tu saluas les élèves que tu croisais dans la cour avec le sourire, parfois on évitait même de te croiser. Peut-être des regrets, des craintes? L'école était un endroit surprenant où il n'était pas bien difficile de deviner les intentions parfois même les désirs des étudiants. Et s'il y avait bien une chose qui te plaisait, c'était de les deviner.
Écrasant ta cigarette dans un cendrier extérieur, tu fis un tour rapide dans la salle des professeurs. Il n'y avait personne, certainement que ses collègues étaient déjà en cours ou n'en avaient tout simplement pas. Tu profitas pour te faire un expresso, déposa tes affaires à ton bureau et consultas ta charge de travail pour la journée. Bof, pas grand chose. Tu souris. C'était l'occasion pour toi de faire des emplettes à la bibliothèque et de compléter ton savoir, en manque depuis deux semaines déjà. Ça ne te suffisait pas, un ou deux livres par semaine. Et souvent, on se demandait comment tu pouvais lier travail et loisir... oui, après tout, où trouvais-tu le temps de caser ta lecture? La réponse était bien simple. Ton cours se reposait surtout sur des travaux à rendre ou des travaux sur table. Chose, qui, bien entendu, prenaient moins de temps que la plupart des autres méthodes.
Quoique. Cette semaine tu avais décidé d'innover. Les élèves aimaient particulièrement les distractions, alors trouver un film en français, plutôt facile à comprendre serait l'enjeu de la fin de semaine. Si tout se passait bien, tu pourrais même convertir l'examen en exposé, ce qui les avantagerait niveau note.
Une fois avoir avalé cet expresso un peu trop serré, tu laissas les affaires dont tu n'avais aucune utilité et ne partis qu'avec ton sac et tes affaires personnelles pour la bibliothèque. Et quel endroit était-ce! Calme, tranquille, sans aucun bruit et avec des livres à profusion. Surtout des livres. Parfois des récents, parfois des anciens... Si certains ne trouvaient pas leur bonheur, c'est qu'ils n'avaient pas cherché. Et là, on ne t'embêterait pas avec les ragots de la journée pendant ton travail.

Tu passas à l'accueil, quelques échanges rapides avec la bibliothécaire qui visiblement venait d'arriver, et tu pénétras dans ce que tu considérais comme ton antre. Tu ne tardas d'ailleurs pas à déposer ton sac sur une table avant de parcourir les étagères blindées de livres en tout genre. Bon alors, que disions-nous... de la littérature fantastique? Pourquoi pas. Tu commenças donc à zoner entre les étagères, curieux, attrapant quelques livres au passage pour en lire les pages principales.
C'est au détour d'une des étagères que tu aperçus alors un des rares élèves à venir constamment dans cet enclos à papiers. Un élève que tu connaissais maintenant un peu mieux, et qui t'avais surpris pour son intérêt pour les livres et la littérature. Il était rare de nos jours, ces jeunes passionnés de livres. Si tu n'avais pas été en campagne, tu aurais presque diabolisé les écrans, mais rien ne semblait plus intéresser cet étudiant que les pages vieillies des livres.
Un garçon bien discret, avec ses craintes et ses soucis, mais que tu accepterais volontiers de soutenir aussi longtemps que tu le pouvais. En tout cas, avec les pauvres moyens que tu détenais en ta possession. Tu ne pus t'empêcher d'aller le voir, en espérant ne pas trop le déranger. Un contact avec lui était important, tu te devais de le soutenir, et la moindre occasion pour le faire était la bienvenue.
Penchant la tête en arrivant à sa hauteur, tu souris. Tu savais qu'avec des écouteurs il n'entendrait pas, alors dès qu'il te remarqua et les enleva, tu étiras un peu plus tes lèvres.

-Déjà en train d'étudier à cette heure-ci?
Lanças-tu à voix basse, tu es bien l'un des rares à profiter de la bibliothèque.


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Leroy Clenan
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MessageSujet: Re: MESS IS MINE — Kieran 
MESS IS MINE — Kieran Icon_minitimeDim 10 Mai - 18:52




“ mess is mine ”



Plongé dans les livres piochés sur les étagères, la musique aidant, il faisait une abstraction complète du monde qui l’entourait. La voix grinçante et métallique de la bibliothécaire, il ne l’entendrait pas. Pas aujourd’hui, pas à moins de faire une connerie, mais il ne dérangeait jamais personne. Il était bien dans son coin, il appréciait qu’on lui fiche la paix, alors en général, il fichait la paix au reste du monde. Il commença par feuilleter les encyclopédies, cherchant des définitions qui lui serviraient. Le sujet de l’exposé l’intéressait, mais ce qui le rebutait était surtout la perspective de passer à l’oral.
Si le prof de bio notait autant la partie écrite que la partie orale, il aurait toujours le moyen de compenser, mais ce n’était même pas sûr. Il soupira un peu, puis nota quelques définitions avant de changer de chanson en appuyant sur le bouton de son MP3, caché derrière la pile de livre, avec la jointure de son annulaire. Après les définitions, il aurait certainement d’autres choses à chercher. Les définitions ne suffiraient jamais.

Elles lui servaient de toute façon juste de base. Il referma l’encyclopédie et attrapa l’ouvrage, plus spécialisé, qu’il avait réussi à dénicher pour en vérifier l’index, en profitant pour noter les références de quelques chapitres, ainsi que le nom du bouquin. Une chose que le prof de biologie ne pourrait pas lui reprocher : d’avoir fait ses recherches à 90% dans des livres. De toute façon, son ordinateur lui servait surtout à ouvrir et enregistrer des dizaines de documents Word remplis de mots qui lui passaient en tête et qu’il retapait après les avoir écrits dans son cahier, pendant les cours, pendant les récréations, à chaque fois qu’il avait du temps libre.
Ses lèvres bougeaient en silence sur la musique que son MP3 lui passait. Il pensait au livre dans son sac, celui qu’il était en train de lire. Un énième polar qu’il affectionnait et qu’il relisait bien volontiers, même si les pages commençaient à se détacher de la couverture. Il en avait racheté un autre, histoire de pouvoir continuer de profiter de l’histoire.
Mais le livre neuf lui semblait tellement moins attrayant que ce vieux volume piqué à son père.

Il continuait de chercher des informations dans le bouquin, notant tout ce qu’il trouvait d’intéressant, le numéro de la page, pour faire de la recherche plus en profondeur ensuite. Il ne faisait absolument pas attention à ce qu’il se passait autour de lui, si des gens arrivaient dans la bibliothèque, il n’en avait aucune conscience. Il essayait de garder celle-ci sur les lignes du livre de biologie, de ne pas la laisser batifoler à son gré dans les nuages et le ciel duveteux du petit matin.
Ce fut l’ombre qui se rapprochait et qui s’était installée qui lui fit relever la tête. C’était le prof de français. Ni une ni deux, il retira ses écouteurs, appuyant vivement sur le bouton pause du baladeur, et glissant le fil le plus discrètement possible le long de la table pour finir par l’avoir sur les genoux. Si la bibliothécaire ne venait jamais voir les élèves à moins qu’ils chahutent, les professeurs venaient souvent les voir de plus près, les pions aussi, quand ils pensaient à passer par la bibliothèque.

Mal à l’aise, il baissa les yeux et fit machinalement bouger son stylo dans sa main, fixant les notes prises de travers sur sa feuille.
Mais le prof, Levinson, ne semblait pas faire attention au MP3. Soit il ne l’avait pas vu, ce qui était peu probable, soit il s’en fichait parce que la bibliothèque était calme et qu’il n’y avait aucune raison de… le coller pour ça ? Il se demandait bien le pourquoi du comment, mais poser la question au professeur ne lui paraissait pas être une bonne idée. En guise de réponse à la question, il haussa les épaules.

« Je préfère être ici, c’est plus calme. »

Il jeta un regard machinal au livre avant d’écrire une des phrases qu’il avait sous les yeux. Elle était à peu près tout sauf pertinente, il la notait par simple réflexe pour essayer d’oublier son MP3 caché derrière une pile d’autres livres, le fil des écouteurs sur ses genoux qui devait se voir.

« Et il y a de bons livres sur plein de sujets différents. »


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Yoru Kurotsuki
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MessageSujet: Re: MESS IS MINE — Kieran 
MESS IS MINE — Kieran Icon_minitimeJeu 28 Mai - 15:15
#Mess is mine



Tu étais plus qu'un simple professeur de français, Kieran. Tu étais un homme compréhensif malgré tes quelques défauts apparents aux yeux de certains, malgré ta perfection apparente aux yeux d'autres. Alors le voir cacher son mp3 en réflexe te fis réfléchir un infime instant à la pression que toi et les professeurs en général pouvaient causer dans le cerveau d'un jeune homme de cet âge-là.
Tu n'insistas pas pour autant sur cet objet que tu ne trouvais pas moins nuisible que ton lecteur CD, et tu finis par sourire comme tu le faisais à chaque fois, pour apaiser les tensions. La bibliothèque était pour toi un havre de paix que tous devaient ressentir en tant que tel. Tu ne te permettrais certainement jamais d'en faire le fruit de ta propagande.

-C'est vrai, les livres sont intéressants et le calme est enivrant.


Avais-tu confirmé avec un léger hochement de tête, fixant les quelques ouvrages que tu avais réussi à attraper au passage, comme pour y songer, avant de redresser la tête. Puis ton regard grenat s'était posé sur les ouvrages du jeune étudiant, et un sourire plus significatif élargit tes lèvres fines.

-Je vois que vous travaillez dur, mais ne vous surmenez pas trop et prenez du repos quand il le faut. Et puis... la musique est un bon moyen d'apprentissage.
 
Tu avais par cela souligné le fait que cet objet ne t'avait nullement gêné. Toi, l'amoureux de musique, ne pouvait que tolérer, voire prôner l'utilisation de ces instruments pour travailler. Encore que, si c'était pour se distraire, valait-il mieux ne pas le faire. Tu connaissais cependant Clenan comme tous tes étudiants, tous ceux qui étaient passés avant et comme tu connaîtras certainement d'autres encore longtemps. Tu savais qu'il était sérieux, que ses difficultés dans quelques autres matières n'étaient que de l'ordre de la compréhension et non de la fainéantise, et que tout ce qu'il voulait c'était de réussir au moins ce qu'il appréciait; Tu pensas donc à le laisser tranquille, en espérant que ses bons jours continueront ainsi et que sa musique l'aiderait à progresser.

-Je suis à côté, si jamais vous avez des questions qui vous posent problème.


Tu n'aimais pas faire pression quand il n'y avait aucune raison que cela soit le cas. Tu n'avais pas donné de travail imposé, d'exercices compliqués, seulement quelques lectures de connaissance pour la semaine, qui permettraient aux élèves de gagner en assurance et en vocabulaire. Tu n'avais aucune raison, pour le coup, de venir le hanter comme tu le ferais en cas d'examen, subtilement, mais assez clairement pour qu'ils s'en effraient. Tu tournas donc les talons après un signe de tête et te mis à chercher d'autres ouvrages plus complets, et, une fois les avoir trouvés, tu t'installas à une autre table à côté et commenças à en lire les résumés.
Cela faisait un bon moment que tu ne t'étais pas pris du temps pour lire en bibliothèque. Si tu avais longtemps refusé de te mêler aux élèves et aux autres professeurs, c'était surtout que tu pensais ne pas avoir le temps pour flâner derrière des étagères, les lunettes reluisantes, rivées sur la moindre information intéressante. Pourtant tu n'étais pas homme à refuser lire. Qu'est-ce qui t'avais si longtemps éloigné de ta première passion? Aujourd'hui, toi-même tu ne pourrais y répondre sans réfléchir à tout ce que tu avais pu vivre jusqu'à présent. Un peu comme si tu regardais ta lanterne cinématographique, ainsi que l'expliquait merveilleusement bien Toboso Yana dans son œuvre plutôt glauque.

Et puis, tu commenças à passer les pages, comme à la recherche de quelque chose mais en réalité tu ne cherchais rien de particulier, sinon un peu d'évasion. Même que parmi les quelques œuvres que tu avais dégoté, il y avait aussi deux ou trois mangas que tu te plaisais à lire quand tu broyais du noir, mais dont le thème ne sortait pas pour autant du sombre ou du surnaturel. Qu'avais-tu à perdre en les lisant? Pas grand chose. Ce qui te désespérait surtout dans l'enseignement d'aujourd'hui, c'était le caractère arriéré de ces professeurs, empêtrés dans leurs classiques et ne s'intéressant pas pour le moins du monde aux dites fantaisies du monde moderne. Pour toi, c'était différent. Tu y trouvais une certaine connaissance, un certain divertissement, et ainsi tu comprenais mieux certains élèves. Sans les changements et sans le progrès, un professeur ne pouvait que se blâmer de sa petitesse d'esprit et son manque d'ouverture d'esprit.
Alors avoir Di[e]ce, Notre-Dame de Paris ou Astérix et Obélix, cela importait peu. On apprenait tous forcément quelque chose venant de deux cartons avec des pages au milieu.

Mais bon, arrêtons ces réflexions. Tu étais plutôt en train de chercher une distraction quelconque, alors tu avais pris L'Affaire Touthankhamon, Vinland Saga, et peut-être pour faire bonne figure tu avais aussi emprunté quelques Zola. Mais tu n'avais pas cherché à culpabiliser sur tes divertissements, car tu aimais les bonnes choses, qu'elles soient sous forme d'écrits ou de dessins.
Ainsi commenças-tu ta lecture tranquille, parfois écrivant quelques notes sur un carnet que tu avais sorti, parfois prenant le temps de relire la page lorsque tout ne semblait pas clair. Tu passais de l'anglais au français, du français à l'anglais et tu n'avais pas eu plus de mal que cela pour t'imprégner des histoires. Seul ton téléphone, parfois, te distrayait de ton but premier, et tu tapotais pour écrire tantôt à Eilidh, tantôt à Alek.
Peut-être jamais personne ne t'avait cru capable de tapoter sur un téléphone portable. Surtout pas dans une bibliothèque, en sachant que la responsable était non loin de là.



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Leroy Clenan
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MessageSujet: Re: MESS IS MINE — Kieran 
MESS IS MINE — Kieran Icon_minitimeSam 4 Juil - 12:01




“ mess is mine ”



Il n’avait aucune idée de comment il avait pu aligner ces quelques mots de manière cohérente, et encore moins comment il avait pu les prononcer sans bafouiller bêtement. Serrant machinalement le fil de ses écouteurs, le triturant nerveusement en le faisant passer sous le peu d’ongles qu’il avait, il fixait sa feuille couverte de notes et de références de bouquins en priant pour ne pas être aussi rouge qu’une écrevisse passée à l’eau bouillante. Etre timide, ce n’était déjà pas drôle avec ses camarades de classe, mais avec les professeurs, c’était encore pire. Et monsieur Levinson avait quelque chose de très intimidant. Quant à savoir ce que c’était, Leroy aurait été totalement incapable de le dire. Il se contentait de rester là, à fixer sa feuille, en espérant que le professeur ne reste pas trop longtemps.
Pour un samedi, il commençait assez mal. Leroy baissa encore les yeux et se retrouva à fixer son MP3 en écoutant à moitié ce que le professeur lui disait. Il ne put que hocher la tête dans un mouvement au combien machinal quand ce dernier lança, sans doute pour le rassurer, que la musique était un bon moyen d’apprentissage. L’adolescent ne dit rien. Ses cordes vocales s’étaient bloquées l’instant d’avant et il continuait de regarder le MP3 qui avait fini par s’éteindre, faute d’être utilisé.

Un nouveau hochement de tête ponctua les paroles du professeur et Leroy ne bougea pas d’un cil, attendant d’entendre ses pas s’être suffisamment éloignés pour oser respirer, soupirant profondément. Etre obligé de passer à l’oral devant toute une classe ne suffisait décidément pas, il fallait en plus qu’un prof vienne lui parler le samedi matin dans la bibliothèque.
Comme pour s’assurer que personne ne venait dans sa direction, il regarda autour de lui, restant bloqué quelques secondes sur la porte, puis se rassit et sortit le MP3 de sous la table. Monsieur Levinson n’avait rien dit. Enfin. Rien d’explicite. Mais il ne lui avait pas demandé de lui donner le MP3, il ne l’avait pas menacé de le coller, rien. Il avait laissé filer.
Mieux, ou pire c’était selon, il l’avait encouragé à l’utiliser. Retrouvant peu à peu son calme, Leroy remit les écouteurs dans ses oreilles et chercha une autre chanson à écouter. Il finit par cliquer sur Kalinka. Chanson traditionnelle russe. Il avait appris à la jouer au violon. Mais avec une partition, donnée par son professeur quand il était au collège. Depuis il avait eu le temps d’apprendre les paroles à l’oreille.

Remettant le petit engin dans sa cachette, derrière la pile de livres, il reprit son exploration des mécanismes terrestres entrant en jeu dans la formation et les éruptions de volcans. Est-ce que monsieur Levinson était calé en bio ? Bonne question. Bizarrement, la seule chose que Leroy arrivait à se dire c’était : probablement pas. Le prof de physique-chimie de l’année dernière, à la limite.
Un léger soupir lui échappa et il retourna aux mystères du manteau terrestre et à la pression responsable de la montée du magma. Si. A la limite, il pourrait demander au prof d’histoire-géo. C’était un islandais, il devait bien s’y connaître un minimum en volcans. Mais Leroy laissa tomber l’idée. Il était incapable de pouvoir parler à ses camarades, alors poser des questions à un prof…

Il recommença simplement à noter ce qu’il jugeait utile pour l’exposé, de travers sur sa feuille à petits carreaux, avec Kalinka dans la tête. Il se disait qu’une fois qu’il aurait fini le brouillon, au moins le brouillon, il irait se chercher un coin tranquille pour jouer du violon. Sa chambre, peut-être. Il était encore le seul à l’occuper. En tout cas, ce n’était pas à la bibliothèque qu’il allait pouvoir s’exercer.
Et dehors, il finirait par être repéré par d’autres élèves.
Il laissa le MP3 répéter la chanson, continuant de jouer les vulcanologues à partir de livres piochés çà et là sur les étagères. Il avait envie d’autre chose. Il avait envie de lire un roman, un bon, un polar bien noir avec des personnages aussi controversé qu’un kaléidoscope. Mais il savait que s’il le faisait, il ne finirait jamais cet exposé.

Alors il continua, de mauvaise grâce, à explorer les tréfonds de la terre pour le bien de sa moyenne en biologie, soupirant doucement de temps en temps. Il se demanda soudain si le professeur Levinson s’apercevrait de son absence. S’il finissait par entendre du violon sous les fenêtres de la bibliothèque, probablement.
Préférant changer de chanson pour quelque chose d’un peu plus calme, il se retrouva à écouter du Leonard Cohen et à s’enfoncer un peu plus profondément sous terre.

En cherchant à attraper le MP3 pour monter un peu le son, il envoya malencontreusement le bouchon de son stylo voyager ailleurs dans la bibliothèque. Oubliant complètement qu’il avait ses écouteurs, il rangea le MP3 dans la poche arrière de son jean et commença à chercher ce maudit bouchon de stylo, qui avait certainement dû finir sous une étagère…


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MessageSujet: Re: MESS IS MINE — Kieran 
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