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 i got my mind for my kingdom. — EILIDH

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Glenn Stewart
Glenn Stewart

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MessageSujet: i got my mind for my kingdom. — EILIDH 
i got my mind for my kingdom. — EILIDH Icon_minitimeMar 7 Juil - 23:16


« i got my mind for my kingdom »



Tu ignores les bavardages de tes collègues en ce mardi matin pluvieux. Tu n’as rien de mieux à faire que d’ignorer leurs voix et leurs conversations. Tu n’as aucune envie de les suivre, tu n’as aucune envie de les écouter et encore moins d’être invité à rejoindre l’une d’elle. Tu es très bien, seul, de ton côté, avec ta tasse de café noir à peine sucré et trop chaud pour que tu le boives tout de suite. Tu te cales tranquillement dans un coin au fond de la salle, contre une de ces vitres où la pluie bat tranquillement le verre.
Le verre. En physique, il a des propriétés intéressantes, malgré sa fragilité, et sa structure instable qui le rend de plus en plus opaque au fil des décennies, jusqu’à ce qu’il finisse par ressembler à ces vases en quartz qu’on croise dans les musées. Oui. Le verre a une structure instable, imparfaite, mais l’air de rien, il est plutôt résistant. Il n’y a qu’à voir tous les verres qu’on a inventés : verre feuilleté, verre trempé…

Tu secoues légèrement ta tasse, avec un mouvement circulaire du poignet, pour finir de mélanger la seule et unique dosette de sucre que tu as envoyée se dissoudre dans la préparation d’eau bouillante et de café à filtre de la cafetière. Autour de toi, ça discute, ça papote. Parfois tu adresses un machinal hochement de tête en guise de bonjour, mais sans décrocher un mot. Tu aimerais bien un paquet de copies pour prétexter une impossibilité de discussion, mais il est encore un peu tôt dans l’année pour ça.
Tu prends une gorgée de café, grimaces un peu quand tu te rends compte qu’il est encore un peu trop chaud. Tes papilles ont pris cher, comme à peu près tous les matins où tu décides de prendre un café à la salle des profs : autrement dit, tous les matins.
Tant pis. Tu finiras par avoir l’habitude.

Un vague soupir t’échappe, et tu souffles sur le café brûlant de ta tasse. Une tasse moche, en faïence, dénichée dans le placard sous la cafetière. Un jour, peut-être que tu auras l’idée de faire comme un de tes collègues : prendre une tasse que tes enfants auront faite. Sauf que pour ça, il faudrait que tes filles aient l’idée de le faire. Et tu supposes que la seule idée qu’elles ont en tête depuis longtemps, c’est d’entendre que tu reviens vivre avec elles et ta femme.
Tu chasses cette pensée de ton esprit, ou en tout cas tu essaies. C’est plus facile à dire qu’à faire. Mais tu n’as pas envie d’y penser maintenant, même si ça te revient dans la figure à chaque rentrée. Tu entames ta troisième année ici, n’est-ce pas merveilleux ? Tu te demandes si ça l’est vraiment au final.

Mais bon. C’est ton choix de t’exiler ici pour enseigner et tenter de reconstruire le puzzle de ta vie qui s’est magistralement cassé la gueule de la table il y a… oh. Bah bientôt trois ans et demi. Alors tu restes dans ton coin de la salle des profs, et tu fais comme si tu n’existais pas, parce que tu n’as strictement rien de mieux à faire en attendant de pouvoir aller assommer tes élèves avec un énième cours théorique.
Dehors, il pleut toujours.




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Eilidh Ogilvy
Eilidh Ogilvy

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MessageSujet: Re: i got my mind for my kingdom. — EILIDH 
i got my mind for my kingdom. — EILIDH Icon_minitimeSam 15 Aoû - 12:36

got a friend in me


C’était un temps de chien. Un temps gris, pluvieux, venteux et froid. Un temps tellement humide qu’Eilidh avait peur pour sa survie capillaire. Pourtant, à son stade, ce n’était plus la peine de parier. A la fin de la journée, ses boucles rousses auront perdu de leur beauté au profit de frisottis parfaitement atroces. Sale temps. Pourtant, elle le connaissait ce temps. Elle avait grandi et vécu avec lui, côtoyé un peu près trois cents jours par an – si elle comptait large. Plus elle vieillissait, moins ce temps la dérangeait. C’était comme s’adapter parfaitement à ce temps de merde. Au moins, quand il faisait moche à ce point, les élèves étaient moins tentés par l’extérieur. Elle, ce n’était pas son cas. Elle aurait voulu se poser sur un appui de fenêtre afin de regarder les dessins formés par les gouttes.

Eilidh avait enchaîné ses heures de cours les unes après les autres, coincée dans son jeans et dans sa blouse prune, les pieds martyrisés par des chaussures à talons de la même couleur. Elle avait enchaîné les questions, les réponses, les lectures, les petites blagues, les sourires, les remarques et avait refoulé chaque envie de tuer le petit con de la classe. Elle avait, comme on dit, mordu sur sa chique. Et maintenant, elle avait droit à sa pause, comme le stipule son horaire de travail. Une fourche. Un moment de détente bienvenu, les mains enroulées autour d’une tasse de café à bavarder avec ses collègues. Elle ne sait pas encore très bien qui elle va voir ou revoir mais cela viendra avec le temps. Dans un mois, elle connaîtra l’horaire de ses collègues les plus proches. Dans trois mois, elle connaîtra de manière plus qu’approximative l’horaire des autres. Mais ça, ça importait peu.

Elle avait salué chaque personne présente dans la salle, répondu quand on prenait de ses nouvelles et avait abandonné ses affaires sur une table pour rejoindre la machine à café. Une tasse, quelques boutons. Elle s’était retenue de soupirer d’aise au moment où le doux ronron de la machine s’était fait entendre. Le temps que le café s’écoule, elle avait jeté un regard circulaire à la salle. Alek n’était pas là. Les autres non plus, d’ailleurs. Soit ils avaient cours, soit ils avaient d’autres choses à faire. Son regard se pose sur une fenêtre où la pluie s’écrase toujours. Puis, elle regarde la personne assise près de cette même fenêtre. Glenn Stewart. Un sourire s’étale sur ses lèvres et elle emporte la tasse chaude avec elle.

« Seul. Encore et toujours seul… C’en est presque déprimant, d’autant plus que tu te tiens près d’une fenêtre couverte de pluie. Tu te fonds dans le paysage, comme tu es là. Tu vas bien ? »

Sans y être invitée, Eilidh s’assied en face de son collègue. Elle est ici chez elle, après tout et Glenn est loin d’être un étranger. Ils partageaient la même nationalité ainsi que certains souvenirs de vacances. Elle enroule ses doigts autour de sa tasse de café et sourit à son collègue.


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Glenn Stewart
Glenn Stewart

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MessageSujet: Re: i got my mind for my kingdom. — EILIDH 
i got my mind for my kingdom. — EILIDH Icon_minitimeMer 19 Aoû - 21:43


« i got my mind for my kingdom »



Tu ne remarques pas tout de suite le mouvement près de toi. Tu es absorbé par la contemplation absente d’une vitre battue par la pluie, celle qui est contre ton dos. Ça t’occupe, les gouttes d’eau, tu n’as pas à penser à quoi que ce soit, aux conversations qui se font et se défont, les gens qui partent parce qu’ils ont des cours à donner, tu es tranquille dans ton coin et personne ne vient t’y déranger.
Tu es même plutôt seul, et ça t’arrange qu’il n’y ait personne dans cette salle.
Personne, à part celle qui vient de s’approcher de toi. Tu retrouves une prise avec la réalité, tu redescends sur terre, et c’est Eilidh qui est venue te voir. Tu admets que si tu avais remarqué qu’elle était entrée dans la salle des profs, tu te serais probablement attendu à ce qu’elle vienne te voir. Vous partagez des souvenirs, tous les deux. Les souvenirs d’étés passés dans les Highlands, à se raconter n’importe quoi avec les autres copains, à piquer une tête dans le Loch Lomond parce qu’il faisait trop chaud pour un mois d’août honnête.
Vous vous connaissiez bien avant d’atterrir dans cette école perdue, mais toi, tu l’avais juste un peu oubliée, occupé par d’autres aspects de ta vie.

Occupé par l’éventuelle perspective de reconstruire ta vie.
Tu te contentes de hausser les épaules en réponse automatique à ce que Eilidh te dit.

« Ça m’arrange, de me fondre dans le paysage. »

Sauf qu’Eilidh, elle ne le sait pas spécialement. Le dernier été où vous vous êtes vus, elle a dit au revoir à un futur étudiant en master prêt à profiter de la vie, et maintenant elle retrouve un ermite à la limite de la neurasthénie. Le contraste est fort, et vous ne vous êtes pas vraiment parlés depuis que vous vous êtes revus ici, avoue-le, tu ne lui as rien dit.
Tu ne sais pas si c’est une bonne idée de lui dire. Tu baisses le regard et fixe le café fumant dans ta tasse. Tu laisses Eilidh s’installer, loin de toi l’envie de l’en empêcher. Ce serait suspect, de toute façon, si tu lui demandais de partir. Et toi, tu veux juste te fondre le paysage, qu’on t’oublie, qu’on ne te pose aucune question alors que tu ne diras jamais rien de ton propre chef.

Tu es une sorte de petit paradoxe à toi tout seul, mais ça, les gens ont quand même dû s’en douter. Tu es là depuis trois ans, et même si tu évites les conversations un maximum et que tu vis comme un ermite, tu n’as pas pu échapper à quelques échanges avec tes collègues.

« Globalement, ça va. Et toi ? Fraîche et pimpante, comme toujours, on dirait. »

Tout le contraire de toi, avec ton air blasé et la fatigue, celle qui apparaît quand on se pose des milliers de questions sans arrêt, qui apparaît au fur et à mesure de la journée sur ta figure. Tu hésites à reprendre une gorgée de café. La vapeur qui s’élève de ta tasse te dit que c’est une mauvaise idée, mais tu ne la poses pas. Ça te rassure, en quelque sorte, ce contact chaud, presque brûlant, sur la paume de ta main.
Pour toi-même, tu marmonnes légèrement.

« Quel sale temps… »

Pourtant, la pluie, avant, tu aimais bien. Le bruit de la pluie sur les vitres, le bruit de la pluie sur la tôle ondulée, tu aimais bien regarder les orages par ta fenêtre en Ecosse. Il y a certaines choses que tu as oubliées, comme la présence d’Eilidh qui te sort malgré toi de la tête.




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MessageSujet: Re: i got my mind for my kingdom. — EILIDH 
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