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 11:59 — Lely

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Leroy Clenan
Leroy Clenan

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MessageSujet: 11:59 — Lely 
11:59 — Lely Icon_minitimeSam 24 Jan - 12:30




“ 11:59 ”



Arrivé la veille, il n’avait jamais vraiment pris le temps de visiter les environs. Il lui restait le week-end pour le faire, avant que la rentrée ne commence, le lundi matin à huit heures. Il était resté un bon moment à cogiter, allongé sur son lit, les yeux rivés sur le plafond. Il avait longtemps souhaité être seul, être sûr que personne ne viendrait le voir, que personne ne viendrait frapper à sa porte pour lui demander si tout va bien. Et maintenant qu’il était complètement seul dans cette chambre prévue pour quatre, il se sentait bizarrement isolé. Un peu comme abandonné.
Il n’avait jamais envisagé la possibilité que sa chambre à lui finirait par lui manquer, surtout pas aussi vite. Il ne pensait pas que ne plus sentir la présence de ses parents à proximité le rende aussi nerveux. Il n’avait jamais vraiment pensé au fait qu’il aurait sans doute un peu peur, tout seul dans cet endroit inconnu. Il avait tourné et retourné le problème dans tous les sens avant de ne voir que deux solutions : rentrer chez lui, ou tenter de s’adapter. Un soupir lui avait échappé. Compte tenu de sa presque incapacité à nouer des liens avec des personnes de son âge, rentrer chez lui à pieds en traînant ses valises derrière lui avait semblé une option beaucoup plus simple.

Mais finalement, visiter le manoir et tenter de l’apprivoiser, ce n’était pas si mal non plus.
Il n’avait accès qu’au rez-de-chaussée du vieux bâtiment, là où se trouvait le réfectoire, le secrétariat. Et toute la partie en ruines de l’édifice, encore envahie par les échafaudages et le matériel des ouvriers, sans doute en week-end eux aussi. Sur le moment, il se demanda s’ils faisaient les longues heures de route depuis la ville pour venir jusqu’ici, ou s’ils étaient logés quelque part. Au village, peut-être.
Il n’allait pas spécialement se risquer à demander.

Et de toute façon, l’endroit était désert. A en devenir oppressant, alors il fit demi-tour et se dirigea vers le parc du manoir. Il n’était pas beaucoup plus rempli, mais il avait moins l’air de sortir du Chien des Baskerville, ou d’un quelconque Edgar Allan Poe, ce qui n’était pas plus mal. C’était grand. Assez pour se trouver un coin tranquille, où personne ne viendrait l’embêter même quand les élèves commenceraient à affluer pour profiter d’un dernier samedi avec du soleil avant le début des cours, avant d’être noyés sous les devoirs à faire, les devoirs à rendre et les révisions pour survivre aux contrôles surprises que les profs adoraient mettre un peu partout au cours de l’année, en plus des examens finaux.
C’était vraiment immense, comme endroit. A se demander comment ça pouvait rester aussi paumé, aussi méconnu. Un endroit pareil ne passait forcément pas inaperçu, surtout après avoir été transformé en école. Il haussa les épaules, cala ses écouteurs dans ses oreilles et appuya sur un bouton au hasard de son MP3, enfoui au fond de sa poche, lançant la musique dans ses tympans.

Il avait encore le temps.
Plein de temps avant que le soleil ne se couche et qu’il doive rentrer dans sa chambre, aller dîner. Il avait le temps de faire le tour du parc. De visiter d’autres endroits. De faire deux ou trois crises. Cette pensée lui arracha un ricanement cynique.
Il espérait ne pas en faire une, mais il ne pouvait vraiment pas compter là-dessus. Elles ne prévenaient jamais. S’amusaient à lui faire croire à une accalmie pour revenir. Finalement, il préféra chasser l’idée de son esprit, arrêter d’y penser, jusqu’au lendemain.

En avançant dans les jardins, il avait fini par tomber sur un puits. Un vieux puits, complètement abandonné, bouffé par le lierre et quelques plants de ronces qui commençaient doucement à l’entourer. Machinalement, il regarda derrière lui. Personne. Absolument personne dans cet endroit isolé.
Il était seul face à un vieux puits qui, en s’approchant, se révéla à sec. Le seau était encore posé au fond, la corde rongée par l’usure et l’humidité. La poulie qui permettait autrefois de le faire remonter était rouillée jusqu’à la dernière vis, et casserait sûrement si on essayait de l’utiliser.
Il s’approcha un peu plus du bord du puits, trouva un endroit où les pierres n’étaient pas recouvertes par les ronces et y posa ses mains, se penchant pour regarder le fond plus attentivement. Rien. Rien que de la terre à peine humide à cause de l’ombre constante dont bénéficiait l’endroit, rien d’autre que ce seau en bois pourri et aux armatures métalliques rouillées.

Rien d’autre qu’un vestige de ce qu’avait dû être l’endroit avant d’être vendu pour devenir une école.
Un soupir lui échappa et il se décolla du puits, reculant de quelques pas.


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Lely Chessman
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MessageSujet: Re: 11:59 — Lely 
11:59 — Lely Icon_minitimeJeu 29 Jan - 11:53



J'avais passé toute la matinée à nettoyer la chambre, j'avais désinfecté tout ce que je pouvais, et je jetai finalement les poubelles comme à mon habitude. Je n'avais ni pris le temps de manger correctement, ni de me préparer. Alors c'est en tenue décontractée, un pantacourt et un simple t-shirt trois quart que je me dirigeai jusqu'à la cafétéria pour prendre quelque chose à grignoter. Un pain au miel et du thé, que je gobai en quelques secondes, toujours le bandana sur la tête pour éviter que mes cheveux ne me rentrent dans les yeux. Une fois terminé, je rangeai le tout, retournai à ma chambre et mit une autre chemise, enfilai des chaussures fermées. Je devais sortir un peu prendre l'air, même si j'avais horreur de toucher le sol ou les plantes. Je devais m'aérer la tête parce que je restais beaucoup trop enfermée dernièrement. Je n'avais jamais pris du temps pour moi. J'estimais que ce temps était plus adapté à mes cours et mes examens. Je préférais réussir et m'enfuir d'ici...
Attrapant un cahier, un crayon et mon sac, je pris les clefs et fermai la chambre pour sortir. Les couloirs étaient encore bien vides comparé à la semaine chargée que nous avions eu. Ça m'arrangeait. Je n'aimais ni le contact, ni les gens. Oui, peut-être qu'on me trouverait d'asociale... mais en réalité c'était beaucoup plus différent.

J'avais choisi l'extérieur au lieu de la bibliothèque parce que je n'étais pas sortie de la semaine, et même si la mysophobie m'incitait à rester à l'intérieur, j'avais toujours un besoin humain et vital de sortir. La lumière du soleil me ressourça immédiatement, l'odeur de la brise de même. Ça faisait du bien tout de même. Évitant toutes les personnes qui pourraient t'embêter avec des questions ou autre, je me faufilai et me dirigeai alors vers l'immense parc de l'école. Un parc qui n'était pas encore bondé de tous ces étudiants en recherche de bonheur extérieur, de chant et de danse, de rires.
Moi, je n'avais pas d'amis.
Non pas que j'en cherchais, la solitude me préservait de beaucoup de choses. Mais je ne pouvais pas non plus comprendre cet engouement pour les fêtes ou les bêtises de ce genre. J'aimais ma solitude autant que j'aimais ma phobie, cependant, il n'était pas aisé pour une personne comme moi de vivre parmi les gens du commun. Et souvent, je récoltais critiques amusées ou moqueries. Je préférais rester seule.
Lorsque j'étais seule, en plus, je pouvais imaginer tout ce que je voulais. Même les choses les plus farfelues, personne ne pourrait me critiquer pour mon imagination. Je souriais en marchant. J'aimais bien rêver de tout ça, j'aimais bien imaginer des mondes différents, avec des créatures différentes, des situations plus enviables. C'était comme ça que j'avais créé mon petit monde à la façon des otome games japonais. Je prenais alors toute personne susceptible de correspondre à un romantisme avancé, et même si je me considérais comme personnage principal sans vraiment l'être, je m'amusais à penser qu'une histoire romantique pouvait se déclencher entre moi et eux. Bien entendu, ce n'est pas évident dans la réalité, pour une mysophobe. C'est même plutôt hilarant. Mais on peut toujours rêver, n'est-ce pas? Les rêves ne souillent pas.

En arrivant vers le puits comme d'habitude, je remarquai la présence de quelqu'un. Zut, il n'était plus question d'être tranquille. J'allais me retourner pour partir quand je le vis se pencher sur le puits, un sentiment de peur m'envahit. Non, ne touche pas, c'est fragile! Mais les mots ne sortaient pas d'entre mes lèvres, et lorsqu'il se recula je remarquai véritablement que je n'avais pas parlé. Je m'approchai un peu, gardant une certaine distance tout de même et penchai la tête.

-Euh...


Allez Lely, courage, tu peux le faire!

-Attention... le puits est cassé... i-il est dangereux de toucher les pierres...

Quelle minable tu faisais! Me disais-je. Incapable de dire correctement que nous avions reçu des consignes pour éviter de trop s'appuyer sur les pierres vieillies de ce puits. Je rougis instinctivement. Je n'avais pas vraiment l'habitude de parler aux gens.

-Q-quelqu'un est d-déjà... tombé...


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Leroy Clenan
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MessageSujet: Re: 11:59 — Lely 
11:59 — Lely Icon_minitimeVen 13 Mar - 14:17




“ 11:59 ”



Le puits l’intriguait assez pour qu’il reste à le regarder pendant encore un bon moment. C’était plus ou moins le premier puits qu’il voyait de ses propres yeux, et surtout, il ne pensait pas spécialement en trouver un dans un endroit pareil. Il avait été plutôt surpris de découvrir un petit point appelé « PUITS » sur le plan de l’école, dans le hall.
Alors il resta là, à observer la chose, ses écouteurs continuant de diffuser de la musique dans ses tympans. Il laissait toujours le petit appareil sur le mode aléatoire, par flemme de changer d’artiste ou d’album, et se contentait de reconnaître celles que le MP3 décidait de faire passer.

Il jeta machinalement un regard autour de lui. Personne. Il était plus que désespérément seul près de ce puits, mais ça l’arrangeait bien. Il voulait jeter un nouveau coup d’œil au fond. Il n’avait pas l’air si loin que ça, le fond. Cinq, six mètres. Peut-être sept. Il ne savait pas, et il n’avait pas vraiment de mètre ruban sous la main pour le savoir, alors il se contentait de faire une estimation à vue de nez, penché au-dessus du vide, son t-shirt un peu trop grand frôlant les pierres recouvertes de mousse de la structure.

Il se demandait quel âge il pouvait avoir, ce puits, quand même. Etait-il aussi vieux que le manoir ? Plus vieux ? Moins vieux ? Il se dit que ce serait une bonne idée de se renseigner sur l’endroit.
Il sortit ses mains de ses poches pour revenir les poser contre le bord du puits. Les pierres étaient froides, et la mousse s’enfonçait légèrement quand on appuyait dessus, preuve de son épaisseur. Une vraie tapisserie en mousse. Il profita de son nouvel appui, qui lui semblait stable et assez solide, pour se pencher un peu plus. Le même seau en bois et armature de fer rouillée, la même corde rongée par l’humidité et verdie par la moisissure, et la même odeur de tourbière venant du fond du puits.

Et puis il y eut du mouvement, sur sa gauche. Assez pour lui faire tourner la tête et se redresser, s’éloigner un peu du puits. Il mit une main dans sa poche pour mettre le MP3 sur pause, retirer un écouteur. La jeune fille en face de lui lui parlait, autant écouter ce qu’elle avait à dire.
Un puits cassé. En entendant ça, il ne put s’empêcher de regarder le portique qui avait dû, dans une vie antérieure, servir à remonter le seau du puits qui devait alors donner de l’eau. Il haussa vaguement les épaules. Si quelqu’un était tombé, l’endroit aurait été fermé, de toute façon, et le puits ne sera pas accessible. Surtout pas aux élèves, il y aurait des barrières autour, un panneau défense d’approcher.
Ce genre de choses.

Ça se saurait, si quelqu’un était tombé dans le puits.

« Mouais, les pierres tiennent toujours. C’est une vieille construction, ça oui, mais y a que le portique qui a pas survécu, il est bouffé par la rouille. »

Les pierres, elles, elles tenaient toujours. Comme les cathédrales. C’est vieux, c’est en caillou, mais ça tient depuis des siècles. Elles ne lui faisaient pas peur, ces pierres, elles avaient l’air stables et aucune n’était ébréchée, fêlée, aucune n’était délogée, le ciment les maintenait toujours en place.

« De toute façon s’il était vraiment dangereux, ils auraient mis des barrières. Ils sont pas complètement cinglés non plus, au conseil d’administration. »

Même si ça, ça restait à prouver quand même.


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MessageSujet: Re: 11:59 — Lely 
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11:59 — Lely

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