Carte d'identité

Âge: 33 ans Date de n.: 15 mai Sexe: Féminin Sexualité: Hétérosexuelle Profession: Professeur d'Anglais

Taille ▬ 166cm Poids ▬ 51kg Couleur d'yeux ▬ Verts Couleur de cheveux ▬ Roux Intolérances, allergies ▬ Aucune Signes distinctifs ▬ Se plante régulièrement ; touche souvent son ventre comme une femme enceinte ; utilise un savon différent tous les jours.

Caractère

200 mots

D’aussi loin qu’Eilidh se souvienne, am stram gram a toujours été sa façon à elle de trancher. Eilidh est réputée pour ne jamais savoir choisir. Elle hésite, il faut qu’elle compare et « oui mais t’imagines si je trouve une robe encore plus parfaite ensuite ? ». Elle ne sait pas. Elle ne sait jamais et généralement, ça la handicape pas mal dans sa vie de tous les jours. Elle a besoin de quelqu’un pour l’aider dans ses choix. C’est aussi insupportable pour elle que peut l’être un blanc. Elle déteste les blancs. Ça la gêne. Alors, elle se pose des questions dans ces moments-là. Elle se demande si c’est elle, si c’est parce qu’elle n’a pas de conversation, si c’est parce qu’elle n’est pas intéressante. Elle se demande si c’est l’autre, s’il ne l’aime pas. C’est important, pour elle, d’être appréciée. Elle ne pense pas à l’adulation ou à la symbiose parfaite. Elle demande quelques mots, des sourires.

Eilidh a deux pieds gauches, deux mains gauches, un sens de l’équilibre assez précaire ou des gestes parfois trop brusques. Quoiqu’il en soit, c’est exactement le genre de personnes à se péter la figure, à renverser son pot de crayon, à casser un vase ou à exploser une tasse de café sur votre chemise neuve rien qu’en faisant un tour sur elle-même. C’est ce qui la rend attachante. Ça et le fait qu’elle rigole après chaque gaffe, après une salve d’excuses en tout genre. Elle essaie de réparer ses dégâts comme elle peut, en général. Rire, pour Eilidh, c’est facile. C’est tout bêtement naturel. Elle fait de son mieux pour être de bonne humeur chaque jour, pour pétiller devant ses collègues, devant les élèves.

Ses élèves, c’est un peu l’une de ses raisons de vivre. Déjà parce qu’elle adore les enfants et que sa stérilité l’empêche d’en avoir. La stérilité, c’est le gros problème d’Eilidh. Ça l’énerve, ça l’attriste. Elle en est carrément dégoûtée parce que des enfants, elle aurait voulu en avoir. Elle trouve ses étudiants fascinants et drôles, parfois. Elle essaie de les intéresser, tous, quels qu’ils soient, à sa matière parfois un peu barbante. Elle cherche des procédés, fait des rapprochements avec des séries connues, avec des faits d’actualité. Elle regarde des films, compare des chansons. Elle est créative, ça le lui rend bien. Elle s’intéresse à eux, à leur développement au fur et à mesure. Elle sait plus ou moins comment leur parler pour qu’ils comprennent. Ils savent, comme ses collègues, qu’elle n’est pas difficile à approcher et qu’elle prendra toujours le coup d’écouter même le plus petit des problèmes. Elle pense aux autres avant de penser à elle-même et c’est ce que l’on lui reproche, parfois.

Eilidh, susceptible, rancunière, a besoin de preuves pour croire en quelque chose. Sans preuve, elle doute. Même la plus petite chose nécessite une preuve. Elle a besoin qu’on lui montre les choses. Elle ne se méfie pas assez des autres, cela dit. Eilidh, incarnation probable de la gentillesse, sait se défendre le moment venu.

Histoire

400 mots

C’était un moment horriblement gênant. Elle ne savait pas si elle était gênée par sa colère, gênée par sa tristesse ou bien gênée par ce qu’elle ne parvenait à exprimer. Oh ! Qu’aurait-elle eu à exprimer si ce n’était qu’un mélange de rancœur et d’accablement, allié à des traces de mascara et de la morve ? Elle pince ses lèvres, dans l’espoir de garder un semblant de dignité. Elle en aurait presque envie de vomir. De lui vomir dessus. De vomir tout ce qu’elle n’a pas encore mangé sur son t-shirt, sur son pantalon, dans son visage. Était-il seulement possible de vomir maintenant toutes les crasses qu’elle n’avait pas encore mangées ? Les barres de chocolat, les caramels, les pots de glace énormes, les pâtes. Elle s’épargnera l’alcool. Elle s’épargnera ce désastre comme elle s’épargnera les comédies romantiques, les Love Actually et Valentine’s Day. Avec un peu de chance, elle trouvera bien un film sans romance qui parle de guerre et de destruction. Elle lève les yeux au ciel, un sourire tordu déforme ses lèvres. Putain, c’était clairement gênant.

« Eilidh, tu… »
« … Je me demande comment je suis censée réagir. En fait, c’est même plus que ça. Je me demande si je dois te tuer ou simplement accepter la situation. »

Elle pourrait peut-être faire les deux. Le tuer, puis accepter la situation. Elle arrache le bracelet cuivré de son poignet et le jette à travers la pièce. Elle ne porte pas de boucles d’oreille, pas la peine de les arracher. Pas la peine de se faire plus mal. Elle regarde autour d’elle. Qu’est-ce qu’elle a d’autre ? Elle se précipite sur son armoire, l’ouvre sans précaution et mélange ses t-shirts. Il y en a un, un t-shirt stupide, vert, avec un hamburger dessus. Le plus con de ses t-shirts. Celui qu’elle préférait, aussi. Elle le lui lance, il n’atteint pas sa cible. Elle envoie valser un autre foulard. Elle brûlera les mots plus tard. Elle est excessive dans ses gestes. Elle l’a toujours été.

« Je veux les photos. »
« Mais Eilidh… Tu sais qu’elles seront les pièces centrales de mon… »
« Ah ouais ? Bah non. Non, Alasdair. Tu n’auras pas ces photos parce que c’est moi dessus, putain. C’est moi ! Tu… Non mais tu te rends compte ? Tu me dis que tu te casses avec une autre mais tu réclames encore le droit de garder mes photos ? »

Elle secoue la tête en se mordant les lèvres.

« Tu vas me les rendre. T’auras qu’à faire des photos de ta nouvelle copine. »
« Nooon… Elles sont parfaites, celle-là ! »
« Oh, Alasdair… Tais-toi. Tu la boucles parce que, si tu veux tout savoir, je n’en ai rien à foutre. J’en ai tellement, tellement rien à foutre de ton exposition de merde. Peut-être que ta nouvelle potiche bat des mains dès que tu en parles – puisque c’est ton âme sœur, une fille comme toi, balblabla – mais tu vois, là, ta putain d’exposition, c’est bien le cadet de mes soucis. Tu vas me rendre ces photos. »

Il hoche la tête, lentement. Il capitule, elle jubile. Elle a jeté un pavé dans sa mare comme il a jeté un pavé dans la sienne. Un donné pour un rendu. Avec un peu de chance, la galerie d’art refusera son exposition sans ses pièces maîtresses. Elle se sent mauvaise, elle aime presque ça.

« Bon et bah… »

Elle passe une main dans ses cheveux en pinçant ses lèvres. Il faudrait peut-être qu’elle le gifle. Qu’elle lui lacère le visage de ses ongles pour qu’il souffre autant qu’elle. A tous les coups, il s’en moque, puisqu’il a cette fille qu’elle n’a jamais rencontrée. Elle repousse une mèche derrière son oreille et se dirige vers la porte de l’appartement.

« Je t’en prie, Alasdair. Dégage. »

Dernier mot?

Âge ▬ J-22 pour les 19 ans. D'où tu viens ? ▬ De Belgique Comment t'es arrivé là ? ▬ Des bisous. Des tonnes et des tonnes de bisous. Et le code magique ? ▬ Chazam Blablation ? ▬ J'écoute encore Monsieur, je crois que j'aime ça.